Les radios musicales revendiquent leur liberté de programmation
Les radios musicales réagissent à la polémique soulevée par le récent rapport du CSA qui propose un assouplissement des quotas de diffusion de chansons francophones, lesquels fêteront cette année leur 20ème anniversaire mais paraissent, pour certains, inadaptés au contexte actuel. Dans un communiqué commun, Chérie FM, Fun Radio, Nostalgie, NRJ, Oui FM, RFM, Rire & Chansons, RTL2 et Virgin Radio mettent en avant la concurrence massive et non régulée d’offres numériques gratuites et illimitées n’obéissant à aucun quota, la « chute de la production francophone » et l’émergence d’une nouvelle scène « made in France » non francophone plébiscitée par le public, pour demander au CSA et au gouvernement de « ne pas céder aux tentatives des multinationales du Snep de mettre leur programmation sous tutelle, avec encore de nouvelles contraintes sur la diffusion ».
Les radios musicales veulent enfin être libres de programmer la musique de leur choix » font elles savoir, en indiquant qu’elles « ne sauraient accepter une mise sous tutelle artistique qui leur priverait de leur liberté de programmation et aurait des conséquences négatives sur la diversité du paysage radiophonique, au détriment du public, des artistes et de la filière musicale indépendante ». Réunies en collectif sous la bannière « Pour que ma radio reste libre », les neuf radios signataires (qui représentent ensemble 85% de l’écoute des stations musicales) ont appelé les professionnels et le public à se mobiliser autour de cette démarche qu’elles ont relayé sur leurs antennes.
« La production musicale a été divisée par trois en dix ans. Et nous, on est toujours obligé de programmer 40% de francophones. C’est anormal et injuste » estime Morgan Serrano, directeur des programmes de NRJ. »Certes il y a un millier de titres proposés aux radios mais ils sont produits à la chaîne et de maigre qualité. Ce qui fait que quand on tombe sur un Stromae, un Maître Gims ou une Indila, on les passe effectivement en boucle. Pour les autres, on choisit les moins mauvais », ajoute-t-il.
De son côté, la ministre de la Culture et de la Communication s’est déclarée – lors du Midem – opposée à toute remise en cause du régime des quotas. On en saura davantage dans les jours qui viennent, selon les préconisations du rapport Bordes sur l’exposition de la musique dans les médias, rapport qui sera remis à Aurélie Filippetti ce 17 mars.