André Verchuren, le roi du musette, est mort
André Verchuren, figure historique de l’accordéon et monument de la musique populaire, est mort le 10 juillet, d’un arrêt cardiaque dans une pizzeria de Chantilly, à l’âge de 92 ans. Il reste le plus gros vendeur de disques d’accordéon au monde avec plus de 70 millions d’albums vendus durant sa carrière, 777 opus enregistrés et plus de 10 000 galas totalisant 40 millions de spectateurs. Infatigable, il avait arrêté la scène à 91 ans…
Fils et petit-fils d’accordéoniste, il avait commencé l’instrument à 4 ans, touché son premier cachet à 6 ans et reçu la coupe du monde d’accordéon à 16 ans, des mains du roi Léopold III de Belgique (dont est originaire sa famille). Après la Seconde guerre mondiale, pendant laquelle il entra dans la Résistance, fut dénoncé, torturé par la Gestapo et déporté à Dachau, il attendit 1950 pour voir sa carrière décoller, suite à sa participation à une populaire émission de Radio Luxembourg. Il fut ensuite signé chez Decca avant d’intégrer la maison de disques Festival, fut le premier accordéoniste à se produire à l’Olympia en 1956 (pendant 3 semaines), anima des émissions radio pendant 30 ans (17 ans sur RTL,13 sur Europe 1) et produisit des émissions télévisées, tout en sillonnant la France au rythme de 150 galas par an.
André Verchuren, qui avait reçu un diplôme du président Eisenhower lui signifiant la reconnaissance des Etats-Unis, avait été élevé commandeur de l’ordre national du Mérite en 2006 au titre de sa carrière musicale. Le roi du bal musette avait triomphalement fêté ses 80 ans de scène à l’Olympia et sur les routes de France en 2007. La Sacem, dont il était membre depuis 1952 et qui lui avait décerné son Grand prix de la musique instrumentale de variétés en 1982, a rendu hommage à l’auteur-compositeur à qui l’on doit plus 600 œuvres (la dernière a été déposée en avril 2013) parmi lesquelles « Les fiancés d’Auvergne », « Le Chouchou de mon cœur », « Le tango nous invite » ou « La Saint-Hubert », qui « ont fait danser des millions de Français, de toutes générations ». La ministre de la Culture a également rendu hommage au musicien « prolifique et populaire », figurant parmi les « troubadours d’exception » et à « l’homme généreux et engagé ».