52 artistes se mobilisent autour du projet de loi Hadopi
Pas moins de cinquante-deux artistes ont lancé, dans les colonnes du Journal du Dimanche du 22 juin, un appel pour lutter contre le téléchargement illégal. Sous le slogan « Ne pillez pas nos œuvres », se sont ainsi mobilisés Etienne Daho, Christophe Maé, Kery James, Sinik, Francis Cabrel, Patrick Bruel, Jean-Jacques Goldman, Jenifer, Stanislas, Raphaël, M Pokora, Keren Ann, Thomas Dutronc, Eddy Mitchell, Isabelle Boulay, Maxime Le Forestier, Martin Solveig, Marc Lavoine, Calogero, Gérard Darmon, Pascal Obispo, Jacob Devarrieux, Elie Seimoun, Alain Bashung, Bernard Lavilliers, Rachid Taha, Bob Sinclar, Psy4delarime, Abd Al Malik, Anis, André Manoukian, Charles Aznavour, Alain Souchon, Mademoiselle K, Soprano, Arthur H, BB Brunes, Liane Foly, Emmanuelle Seigner, Ridan, Renan Luce, Zita Swoon, Johnny Hallyday, Empyr, Kenza Farah, Shine, Camaro, Diam's, Renaud, Romane Cerda, Cali et la Grande Sophie.
Trop c'est trop, estiment les 52 signataires qui affirment leur soutien au projet de loi Hadopi. Certains s’étonneront d’une mobilisation aussi tardive, quelques jours après sa présentation par Christine Albanel. « L’industrie du disque envoie ses bons soldats au front », commente Libération, qui y voit « un contre-feu très médiatique à la vague de contestations condamnant avec vigueur le principe de riposte graduée ». Les artistes font part de leurs inquiétudes, de la fragilisation de leur activité, et rappellent qu’on ne peut piller impunément leurs œuvres.
Le texte intégral de leur appel :
« Nous sommes inquiets, très inquiets. La France a créé les droits d'auteur. La France adore la culture. La France aime aussi beaucoup l'Internet haut débit et, à outrance, les téléchargements de musique ou de films. Tant mieux! Internet nous fait partager le monde. On ne peut que s'en réjouir. Mais ne soyons pas hypocrites. Aujourd'hui, de bonnes âmes essaient de faire croire que la liberté de tout faire, donc de faire tout et n'importe quoi sur Internet est un droit de l'homme que rien ne saurait contrarier sauf à tomber dans une forme de dictature préhistorique. Eh bien non!
La création, les métiers qui y sont liés, notre activité sont plus que fragilisés, mis en péril, par la déferlante des échanges d'œuvres sans autorisation ni rémunération des artistes et des autres ayants droit. Et ils méritent un minimum de respect. Bien sûr, il faut vivre avec son temps et le temps du microsillon est derrière nous. Bien sûr, il faut permettre au public, grâce à Internet, de disposer d'une offre de produits culturels beaucoup plus large qu'avant. Bien sûr, il faut faciliter l'accès aux œuvres. Bien sûr, il faut que la musique ou les films soient à des prix abordables. Bien sûr, il ne faut pas se servir des droits d'auteur comme un frein à l'exploitation des répertoires. Bien sûr, il ne faut pas limiter à l'excès la possibilité de faire des copies quand on a acheté régulièrement une chanson ou un film.
Mais de manière tout aussi claire, il est normal de sensibiliser et d'avertir les internautes qu'on ne peut pas impunément piller nos œuvres. Notre bonheur est de chanter ou de jouer et nous voulons que demain d'autres que nous aient la chance que nous avons eue hier. Le projet de loi, proposé par la ministre de la Culture, issu de la mission menée à l'automne dernier par Denis Olivennes, nous donne de très bonnes cartes pour qu'Internet, la culture et la création soient réconciliés. Nous le soutenons. »