Bertelsmann se retire, Sony BMG redevient Sony Music
On savait que Bertelsmann envisageait de se défaire de ses parts dans la joint-venture Sony BMG. C’est désormais effectif puisque le groupe de médias allemand a annoncé le 5 août qu’il cédait les 50 % qu’il détenait dans la maison de disques à son partenaire japonais. La fusion Sony BMG, créée en 2004, à laquelle s’opposait l’association d’indépendants Impala et que les instances européennes devaient à nouveau examiner, n’est donc plus d’actualité. La major, numéro 2 du marché mondial du disque, sera renommée Sony Music Entertainment Inc. et sera détenue à 100 % par Sony Corporation of America. Si les deux parties restent discrètes sur le montant de la transaction, elle est estimée à 1,5 milliard de dollars, soit environ 960 millions d’euros. Et reste soumise à l’approbation des autorités de la concurrence dans plusieurs pays.
La stratégie de Sony, désormais seule aux commandes de la major, étonne plus d’un analyste, alors que la major a essuyé une perte de 49 millions de dollars au deuxième trimestre, sur un chiffre d’affaires de 820 millions. « Cette acquisition nous permettra de réaliser une intégration plus solide entre les différents actifs de la maison de disques et les produits et activités du groupe » explique Howard Stringer, le PDG de Sony, en évoquant « une offre de loisirs intégrale » pour les consommateurs, sans toutefois convaincre les marchés financiers.
De son côté, Bertelsmann n’abandonne pas pour autant la musique, a fait savoir un porte-parole du groupe allemand. Il continuera à assurer la distribution d’une partie des produits de Sony Music, pendant encore six ans, via sa filiale de services Arvato, et va reprendre en publishing une sélection de catalogues européens de Sony BMG (réunissant plus de 200 artistes) et en mettant en place « une plate-forme d’autorisation et de gestion pour exploiter et commercialiser les droits musicaux sous la marque BMG », qui sera basée à Berlin et dirigée par Hartwig Masuch. Soit un retour sur le marché de l’édition - deux ans après avoir cédé sa filiale BMG Music Publishing à Universal – jugé plus pérenne avec le numérique que la production de disques. Décidemment, les stratégies ne sont plus à un revirement près…