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Le régime des intermittents à nouveau remis en cause par le Medef

16 Mars 2014 , Rédigé par Gildas Lefeuvre Publié dans #Emploi

Le Medef a mis le feu aux poudres en adressant aux syndicats le 12 février, à la veille d’une nouvelle séance de discussion, ses propositions de réforme de l’assurance-chômage, parmi lesquelles figure la fin du régime spécifique des intermittents du spectacle. Estimant que l’équité entre les cotisants est pour le régime d’assurance-chômage une condition de son acceptation, le Medef demande « à l’Etat de prendre en charge, s’il considère qu’il relève de l’intérêt général de mieux indemniser les intermittents, le surcoût de ce traitement plus favorable ».

Aurélie Filippetti a réagi en y voyant une attitude « agressive et scandaleuse ». Selon la ministre de la Culture, le patronat n’a d’autre objectif que de chercher des boucs émissaires. « Je n’accepte pas que l’on présente les intermittents comme des parasites. Ce ne sont pas des privilégiés » a-t-elle déclaré, en ajoutant qu’il est « inévitable qu’un régime fait pour des gens précaires que les autres soit déficitaire, c’est même sa raison d’être ».

Une position qui a reçu un soutien inattendu, celui de Laurence Parisot, ex présidente du Medef, qui souligne le principe de solidarité interprofessionnelle. Elle rappelle qu’il n’existe pas de corrélation entre le montant des allocations versées aux intermittents et le déficit global de l’Unedic et que la question est loin d’être un simple problème comptable (« Elle renvoie au statut de la culture dans notre pays. Or, c’en est l’un des plus beaux fleurons »). Transférer le dossier des intermittents à l’Etat équivaudrait à alourdir le financement public de la culture, à la transformer en une culture d’Etat et à fonctionnariser les artistes, considère Laurence Parisot. Selon l’ex-présidente du Medef, des plafonnements, des critères différenciés entre les métiers techniques et ceux du spectacle vivant, des simplifications dans les procédures et lutter impérativement contre les abus, pourraient remédier à la situation. « Cessons d’opposer l’artiste au salarié ou à l’entrepreneur. L’économie et la culture ne sont pas en conflit d’intérêts. Tout au contraire. Sans le savoir – ou sans vouloir le savoir ? – elles ont un potentiel de synergies vertueuses tout à fait exceptionnel. Profitons-en ! », dit-elle dans sa tribune « Pourquoi il faut cesser de tirer sur les intermittents » publiée dans Les Echos.

Le secteur de la culture, dans son ensemble, s’est à nouveau mobilisé le 12 mars contre le démantèlement du service public, les restrictions budgétaires (moins 7% en 2013 et 2014 pour le budget de la culture), le désengagement politique, la restriction des acquis sociaux, les inégalités territoriales et la marchandisation de la culture. La dernière séance des négociations sur l’assurance-chômage, qui était prévue le 13 mars, a été repoussée au 20 mars par le patronat (Medef, CGPME, UPA) au grand dam des partenaires sociaux et organisations professionnelles. Un report qui, selon la CGT Spectacle, vise à contourner les fortes mobilisations prévues et à jouer la carte d’un calendrier bousculé. Du coup, les manifestations du 13 mars à Paris et en région ont été elles aussi reportées au 20 mars.

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