Universal Music s’implante en Afrique francophone
Universal Music et Canal+ investissent ensemble en Afrique francophone. Les deux filiales de Vivendi ont lancé en septembre « Island Africa Talent », un télé crochet musical panafricain diffusé sur la nouvelle chaîne A+ qui couvre 20 pays (et repris par 15 chaînes nationales). Inspirée de « The Voice » et de « La nouvelle star », l’émission qui vise à détecter et produire des artistes du continent, constitue le premier événement de cette envergure en Afrique, avec un potentiel de 200 millions de téléspectateurs. Quatre mois d’antenne, 7 émissions de casting dans 12 pays africains, 12 candidats sélectionnés, 8 prime time pour la phase finale, 42 quotidiennes sur les coulisses de la vie des artistes à Yamoussoukro (Côte d’Ivoire), 2 best-of… Le tout pour un budget de 4 millions d’euros (financé par A+, Universal Music et Code Films, avec l’opérateur télécom Airtel Africa et Unilever pour sponsors).
Le concours télévisuel – dont le jury était composé du producteur David Monsoh, du rappeur sénégalais Didier Awadi et de la chanteuse congolaise Barbara Kanam – s’est achevé le 19 décembre avec la victoire de la jeune chanteuse malgache Deenyz, devant Bill (République démocratique du Congo) et Danielle (Cameroun). La finaliste remporte un chèque de 5 millions de francs CFA (environ 7 600 euros) et un contrat sur le nouvel label africain d’Universal Music. Son futur album sortira dans un premier temps en Afrique, puis en France. Universal, qui a déjà signé plusieurs des finalistes de l’émission, va organiser une première tournée en Afrique francophone avec les quatre meilleurs chanteurs du télé crochet.
A travers ce premier événement, Canal+ vise à populariser sa chaîne A+ lancée en octobre et dynamiser les abonnements aux bouquets payants de Canal Overseas (déjà 1,3 million d’abonnés sur le continent africain). Pour Universal Music, il s’agit de marquer sa volonté de s’implanter en Afrique francophone. « Nous allons ouvrir des bureaux à Dakar et à Abidjan, où nous allons créer un premier véritable studio d'enregistrement », a annoncé au Figaro Romain Bilharz, directeur d'Island Africa Talent et producteur-directeur artistique de Stromae, qui se dit convaincu du potentiel prometteur du continent. « Aujourd’hui, il n’y a pas de marché structuré, il faut inventer de nouveaux modèles économiques. Comme l’Afrique est passée directement dans l’ère du smartphone, nous allons nous appuyer sur les opérateurs télécoms pour développer des offres payantes de streaming » ajoute-t-il.