Un retrait de fréquences menace le spectacle vivant et l’audovisuel
La volonté du gouvernement de mettre aux enchères, dès 2015, la bande de fréquences hertziennes de 700 MHz au profit exclusif des opérateurs de télécommunications, fait réagir les acteurs du spectacle vivant et de l’audiovisuel. Dans un communiqué commun du 24 juin, les syndicats et les fédérations professionnelles Seinep, Fesac, Ficam, Synpase et Prodiss s’insurgent contre cette décision qui leur retirerait les fréquences indispensables au bon fonctionnement des microphones et liaisons sans fil qu’ils utilisent. Pour les signataires, cette prise de position précipitée, sans l’instauration d’une concertation avec les professionnels des secteurs concernés et sans prendre en compte leurs besoins, met en péril l’existence même des émissions en direct, des concerts et de la retransmission de grands évènements culturels ou sportifs.
« Une décision du Gouvernement d’amputer la bande UHF de plus de 30% rendrait le travail des professionnels techniquement impossible, d’autant que leurs équipements actuels sont encore analogiques. Pour s’adapter à cette nouvelle donne, la recherche de solutions numériques, raisonnables à la fois en termes de coût et de qualité, nécessite encore 4 à 5 ans de développement et est donc irréalisable à court terme » expliquent-ils. D’autant que, lors d’une précédente amputation de la bande UHF en faveur des télécoms, les professionnels avaient déjà dû supporter seuls l’impact économique de la migration de leurs parcs d’appareils vers la bande des 700 MHz.
« Aujourd’hui, ces mêmes professionnels ne sont pas en mesure d’absorber les répercussions financières d’une nouvelle migration, techniquement plus complexe » soulignent les organisations, qui souhaitent que le gouvernement prenne le temps d’une « analyse approfondie et concertée, en vue de trouver des solutions techniques et réglementaires satisfaisantes pour l’ensemble des acteurs ». Et si la décision d’octroyer la bande des 700 MHz au profit exclusif des télécoms était prise, « le calendrier devrait impérativement être repoussé à l'horizon 2019, afin de permettre l’adaptation de la filière à cette nouvelle amputation du spectre hertzien. Ce calendrier permettra également aux pouvoirs publics d’identifier et d’allouer de manière pérenne aux professionnels que nous représentons des bandes de fréquence présentant les caractéristiques nécessaires au fonctionnement des équipements sans fil dans des conditions de qualité optimales », ajoutent-elles.