Stéphan Bourdoiseau se dit insatisfait des « mesurettes »
Stéphan Bourdoiseau tape du poing sur la table dans un entretien accordé au blog Electron Libre, estimant que le gouvernement ne tient pas ses engagements. Le président de l’Ufpi – et PDG de Wagram Music – constate qu’ « une partie seulement des propositions faites par les producteurs phonographiques fin 2009 dans le cadre de la mission Création et Internet ont été reprises dans le rapport remis au Président de la République », et que « 9 mois plus tard, à peine un tiers de ces propositions sont sur le point d’être mises en place ».
Soulignant que les propositions des producteurs « s’avèrent déjà aujourd’hui insuffisantes sur le plan économique, pour assurer le développement du marché de la musique », il en appelle à l’action du gouvernement, qu’il considère « réduite à peau de chagrin, devant l’ampleur du chantier ». Stéphan Bourdoiseau s’impatiente : « Nous avons souligné avant l’été, une fois de plus, l’impasse dans laquelle se retrouvait l’ensemble des opérateurs de la musique, sans que nous ayons reçu de réponse (…). Dans l’urgence, le gouvernement n’est capable de rien d’autre que de mesurettes. Cela ne nous intéresse pas. Nous avons déjà perdu trop de temps à travailler sur des mesures qui n’ont qu’un impact relatif. Aujourd’hui, il faut que le gouvernement reconsidère dans sa globalité l’action qu’il doit mener pour structurer le marché de la musique ».
Stéphan Bourdoiseau réitère les revendications de son syndicat : que les fournisseurs d’accès et les industriels de l’électronique directement en rapport avec la diffusion de contenus créatifs contribuent à leur financement (dans une fourchette que l’Upfi évalue de 50 à 100 millions d’euros) et que la diversité culturelle et les productions locales soient financées, par une fiscalité adaptée. « C’est tout le sens de l’aménagement du crédit d’impôts que nous demandons depuis 18 mois », rappelle-t-il en précisant que cet aménagement fiscal devrait aboutir à un dispositif incitatif qui ne dépassera pas 25 millions d’euros (« le budget prévu est de 12 millions mais n’est utilisé qu’à concurrence de 5 millions parce que le dispositif n’est pas adapté »).
Pour l’Upfi, le ministre de la Culture et de la Communication doit s’engager davantage dans la construction de ce mariage entre les contenus et les réseaux. « Il n’est pas sérieusement envisageable d’en rester là pour les 18 mois à venir. Si ce chantier ne l’intéresse pas, il est impératif que l’Elysée s’en saisisse » déclare Stéphane Bourdoiseau en ajoutant : « Nous, opérateurs de la musique, nous sommes motivés, disposés à construire un avenir radieux pour le marché de la musique, mais nous ne pourrons le faire sans le soutien actif de Nicolas Sarkozy ».
Voir l’entretien publié par Electron Libre : http://electronlibre.info/Stephane-Bourdoiseau-les,00867.