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GL CONNECTION

Spectacle vivant : poids en progression mais santé en demi-teinte

17 Mai 2010 , Rédigé par Gildas Lefeuvre Publié dans #Spectacle vivant

Le Centre National de la Chanson des Variétés et du Jazz a perçu 20,5 millions d’euros (perceptions brutes) au titre de la taxe fiscale sur les spectacles de variétés, selon le rapport d’activité 2009 qu’il vient de publier. Un chiffre élevé, en hausse de 17 % par rapport à 2008, qu’il convient de prendre « avec beaucoup de précautions car il masque de nombreuses disparités et, surtout, affiche une santé du secteur du spectacle de variétés qui ne concerne qu'une partie de ses acteurs » prévient le CNV.

On peut attribuer cette hausse, pour partie, à la progression du recouvrement de la taxe. Le CNV a davantage et mieux communiqué, utilisé tous les moyens de recouvrement que lui confère son statut, élargi la perception de la taxe (le nombre de redevables a augmenté de 8%) avec notamment l’intégration de nombreux cabarets (qui ont généré environ 700 000 € de taxe) et géré de façon plus systématique le recouvrement contentieux. Le nombre de rappels avant mise en demeure est en hausse sensible (14 761, contre 9 849 l’année précédente), tout comme celui des mises en demeure (5 202, contre 3 047 en 2008). Par ailleurs, les redevables payant le plus de taxe ont avancé la date de leur déclaration, ce qui a contribué à « gonfler » le chiffre de 2009 par rapport à l’année précédente. En fait, si l’on retranche les spectacles de cabarets et les quelques gros spectacles (importants en termes de jauge, de nombre de dates et de prix du billet), le montant de la taxe déclarée ne progresse plus que de 2 % et le nombre de représentations baisse de 4 %.

Comme le rappelle Guy Marseguerra, son nouveau président depuis décembre dernier, la taxe perçue a fortement augmenté, au moment même où les difficultés rencontrées par de nombreuses entreprises ont amené le CNV à mettre en place un programme d’aide exceptionnel. « C’est, hélas, une augmentation en demi-teinte, qui reflète, à côté des progrès du service taxe et de l’agence comptable du CNV dans le recouvrement de la taxe, la coexistence de situations très contrastées : Les cinq plus gros spectacles de 2009 ont apporté à eux seuls 30 % de la taxe déclarée, alors que, dans la même période, la production d’artistes en développement est de plus en plus périlleuse et que des entreprises aguerries déposent leur bilan.

GL Connection ne manque pas de noter que le montant de la taxe fiscale perçue en 2009 (3,5 % du montant de billetterie HT pour les représentations payantes ou du montant du contrat de cession du spectacle pour les représentations gratuites) nous amène à un chiffre d’affaires de 585,5 millions d’euros. Ce qui signifie qu’en termes de poids économique, le spectacle vivant – dans un contexte pourtant difficile – fait désormais jeu égal avec le marché de la musique enregistrée, lequel se chiffrait à 587,8 millions d’euros l’an dernier, selon les chiffres annoncés par le Snep au Midem. La comparaison parle d’elle-même.

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