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Spectacle vivant : les chiffres inédits du droit d'auteur

16 Avril 2010 , Rédigé par Gildas Lefeuvre Publié dans #Etudes & Rapports

A l’occasion du Printemps de Bourges, la Sacem a présenté une étude inédite sur le spectacle vivant et son évolution, appréhendés à l’aune du droit d’auteur. En ressort tout d’abord le dynamisme de ce secteur en croissance continue. Depuis 2003, sa part dans les perceptions globales de la Sacem est passée de 7 % à plus de 10% aujourd’hui. Son poids en termes de droits d’auteur (78 M€) est en 2009 presque équivalent à celui du disque et de la vidéo (qui comptent pour 12% des perceptions). « Ce secteur progresse plus vite que le reste des perceptions de la Sacem » précise Claire Giraudin, responsable des études. Cette croissance s’explique notamment par un nombre de séances en progression continue, de 23% entre 2003 et 2009. C’est ainsi plus de 150 000 séances de spectacle vivant qui ont été dénombrées par les équipes de la Sacem sur le territoire français en 2009, allant du spectacle associatif de petite taille jusqu’aux grands concerts qui remplissent les stades.

 

                        Nombre                   Perceptions             Croissance         Perceptions

                      de séances                  de droits            spectacle vivant        globales

2003

118 736

52.4 M€

 

 

2004

131 882

56.1 M€

+6.5 %

+ 2.5 %

2005

138 053

57.8 M€

+ 3 %

+ 4.3 %

2006

136 339

65 M€

+ 11 %

+ 0.2 %

2007

143 995

69.6 M€

+ 6.5 %

+ 0.4 %

2008

149 511

69.5 M€

- 0.2 %

- 0.4 %

2009

153 904

78.5 M€

+ 11.5 %

+ 0.85 %

 

Concentration, atomisation et fragilité

« Cette bonne santé ne doit pas faire oublier que le secteur reste très fortement concentré et ses revenus extrêmement aléatoires », souligne l’étude. Les tournées – qui comptent les spectacles les plus importants – représentent seulement 3 à 4% du nombre de séances total chaque année, mais 30 à 40% des droits d’auteur perçus selon les années dans le secteur du spectacle vivant.

La concentration importante sur les grandes tournées a pour corollaire une dispersion extrême des revenus restants sur une myriade de spectacles et concerts de petite et moyenne taille, sur de petites salles et lieux de spectacles, très fragiles et sensibles à la conjoncture, « mais essentiels pour l’exposition des créateurs et artistes moins connus ». On notera ainsi l’importance du secteur associatif, où sont inclus une grande part des festivals, avec 97 613 séances en 2009 et 37 % des revenus. Dans ce secteur, la redevance moyenne de droits d’auteur se situe autour de 260 € par séance. 

Cette « atomisation » est à la fois une chance pour la diversité et le renouvellement des répertoires, et un point de fragilité important pour l’économie du secteur. « Si les revenus des artistes les plus connus subissent des fluctuations conséquentes selon les années, imaginez la situation des créateurs et artistes qui jouent dans des petites et moyennes salles ! Ce sont ces derniers qui subissent le plus fortement les aléas de la fréquentation », ajoute Claire Giraudin. Les chiffres montrent bien l’importante volatilité des revenus du spectacle vivant, aléatoires par nature (« il suffit de l’annulation de quelques dates d’un artiste connu pour que les résultats de l’année changent du tout au tout »).

Le Top 20 des tournées

Les 20 tournées qui ont généré le plus de droits d’auteur en 2009 : Johnny Hallyday ▪ Mylène Farmer ▪ Cléopâtre ▪ U2 ▪ Age tendre et têtes de bois ▪ Mozart, l’opéra rock ▪ AC/DC ▪ Franck Dubosc ▪ Bénabar ▪ Tryo ▪ Indochine ▪ Depeche Mode ▪ Lenny Kravitz ▪ Les Restos du Cœur ▪ Julien Clerc ▪ Calogero ▪ RFM Party 80 ▪ André Rieu ▪ Bharati ▪ Tina Turner.

Ces 20 tournées ont représenté un quart des droits perçus dans l’année pour l’ensemble du spectacle vivant (et 63 % des droits perçus sur l’ensemble des tournées). Trois artistes ou spectacles français forment le trio de tête du classement 2009. En comparant les Top 20 des tournées depuis 2003, on relève que la présence des artistes et spectacles français y est toujours importante : 11 en 2003, 13 en 2005, 2007 et 2009. L’une des évolutions les plus visibles est la montée en puissance des comédies musicales d’une part, et le succès des « spectacles nostalgie », type RFM Party 80, Age tendre et têtes de bois, d’autre part.

 

ACI et répartitions

L’un des points soulignés par l’étude de la Sacem est la montée en puissance des auteurs-compositeurs-interprètes ces dernières années. Ils étaient 9 102 sociétaires en 2009, soit 7 % des membres de la Sacem. Sur ces 3 dernières années, le nombre de séances déclarées sous un format auteur-compositeur-interprète a augmenté de 14%. Ce qui représente près de 20 000 séances de spectacles pour 2009. Enfin, l’étude démontre que les sommes mises en répartition au titre du spectacle vivant augmentent au même rythme que les perceptions sur la même période : + 25 %.  « Pour ce secteur qui représente 10% des droits, c’est ainsi  plus de 150 000 séances inventoriées en 2009, 1,5 million de lignes traitées par les équipes de la Sacem, et en moyenne près de 270 000 titres différents qui bénéficient d’une répartition. Un travail de fourmi extrêmement précis ! »,  souligne Claire Giraudin, en observant que la part du répertoire français dans les répartitions reste dynamique : 68.6 % en 2009 contre 67.2 % en 2008 et 70.8 % en 2007.

 

On peut télécharger l’étude complète (28 pages) sur le site www.sacem.fr

 

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