Snep et SCPP : seuls au monde… L’Adami réagit...
Sous le titre « Snep et SCPP : seuls au monde », l’Adami réagit aux propos tenus par la SCPP lors de son déjeuner de presse du 13 mars, au cours duquel la société civile de producteurs a déclaré son opposition aux mesures proposées dans le rapport Phéline et relayé l’analyse très critique qu’en a préparé le Snep, affirmant que le partage de valeur entre plateformes, producteurs et artistes est parfaitement équitable.
« 4 ans, 5 missions, des centaines d'auditions, des milliers d'heures de travail et d'expertise, des constats et des propositions unanimes... le Snep et la SCPP s'entêtent pour affirmer que tout cela n'est que du vent… L'Adami répugne à la surenchère mais à la demande de très nombreux artistes, choqués, elle se doit d'apporter une réponse » écrit-elle dans un communiqué du 17 mars, dont nous publions les termes :
« Le Snep et la SCPP remettent donc en cause, rien de moins, que le travail de la Cour des Comptes à travers leurs attaques sur le rapport rendu par Christian Phéline, conseiller-maître de cette institution. Il est d'ailleurs assez amusant de constater que les producteurs tentent, par voie médiatique, de faire croire à certaines données qui avaient été balayées par M. Phéline lors de son expertise. S'en prendre à Christian Phéline, c'est évidemment remettre en cause le rapport unanimement salué de Pierre Lescure et ses 9 mois de travaux, les conclusions étant les mêmes.
Deux missions peuvent se tromper mais également trois selon ces producteurs. Car n'oublions pas le rapport parlementaire de Jean-Patrick Gille, voté à l'unanimité (majorité et opposition) qui conclut sur le même constat et formule les mêmes propositions. Trois rapports successifs se tromperaient donc ? Non, en fait quatre... et même cinq ! Car il y eut aussi le rapport Mazars, en 2011, interne au ministère de la culture et surtout le rapport "Internet et Création" dit Zelnik qui, le premier, soulignait le partage inéquitable de la valeur dans le numérique et proposait la gestion collective sur le net.
Pire, il faudrait supposer que cette même vague d'incompétence ait déferlé sur le monde. Car le débat est mondial : au Royaume-Uni, toutes les organisations représentantes des artistes ont demandé à l'Union Européenne d'agir pour un partage du streaming à 50/50 entre artistes et producteurs. Un seul pays ne polémique pas sur ces questions : les Etats-Unis. Et pour cause, la rémunération des artistes y est déjà très régulée : le partage à 50/50 et la gestion collective sur les principaux usages en ligne ont, de façon autoritaire, été décidés par le Congrès il y a une dizaine d'années.
Plutôt que de critiquer de manière farfelue le rapport Phéline et l’Adami, Snep et SCPP doivent accepter l’idée qu’entrer dans le XXIème siècle, celui du numérique, ne nécessite pas seulement un soutien de l’Etat (à travers un CNV étendu). La transition numérique requiert aussi qu’on cesse de penser que les vieux contrats discographiques suffiront aux artistes. Qui y croirait ? »
L’Adami annonce que, du partage de la valeur, il en sera question lors des Rencontres européennes qu’elle organise les 16 et 17 avril à l’Arsenal de Metz. Ambiance…