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Revendications tous azimuts au déjeuner-débat du Prodiss

6 Février 2013 , Rédigé par Gildas Lefeuvre Publié dans #Politiques culturelles

A l’occasion du Midem, le syndicat national des producteurs, diffuseurs et salles de spectacles organisait le 28 janvier à l’hôtel Majestic son déjeuner-débat rassemblant personnalités de la filière musicale, organismes et politiques, en l’occurrence les sénateurs Marc Daunis (commission des affaires économiques) et Jean-Pierre Leleux (commission de la culture), et Muriel Marland Militello (maire-adjoint de Nice délégué au Rayonnement culturel et aux Affaires Européennes), qui représentait Christian Estrosi. Ce fut surtout un florilège des revendications des différentes composantes de la filière, à l’intention des parlementaires présents.

Jules Frutos, président du Prodiss, s’est tout d’abord inquiété de la mission Lescure, dont il attend les résultats, « mais c’est très mal parti » a-t-il déclaré, en ce qui concerne les entrepreneurs de spectacles. David El Sayegh, directeur général du Snep, s’est félicité des revenus du numérique, « relais de croissance mais qui sont loin de compenser le transfert de valeur ». Nicolas Galibert, président de Sony ATV Music Publishing, évoque la notion juridique de « l’enrichissement sans cause » pour appuyer la nécessité d’une contribution des opérateurs Internet à la création. Jean-Noël Tronc, directeur général de la Sacem, soutient la proposition de l’Adami d’ajouter un quatrième critère à la loi de 1985 qui porterait sur l’éducation artistique à l’école (« ce qui ferait que le Parlement se ré-empare du dossier »). Jérôme Roger, directeur général de l’Upfi et de la SPPF, a par ailleurs commenté le bras de fer de la Sacem avec You Tube, qui a cessé de monétiser les vidéos musicales dans l’Hexagone : « Nous n’acceptons pas ce chantage. Cette décision est extrêmement dommageable pour l’ensemble des titulaires de droits ». Bruno Lion, gérant de Peermusic et vice-président de la CSDEM, a  défendu l’idée d’un crédit d’impôt pour les producteurs de spectacle, « absolument nécessaire, car nous sommes les uns les autres complémentaires ».

Interpellé sur plusieurs fronts, Michel Orier, directeur de la DGCA qui représentait le ministère de la Culture, a indiqué qu’Aurélie Filippetti allait saisir le CSA sur la question de l’exposition de la musique sur les médias, que le ministère attendait lui-même beaucoup de la mission Lescure et que l’abandon du projet de CNM était justifié (« On vous l’a vendu de façon hallucinante. S’il avait existé, il n’y aurait aucun centime sur son compte »). Il a reconnu les « difficultés entre le temps de l’action politique et le temps de l’action économique » et estimant qu’ « il faut qu’on le raccourcisse ».Les sénateurs présents ont pris bonne note des diverses doléances exprimées. Sur la question du crédit d’impôt, « il faut arriver à démontrer à Bercy sa rentabilité pour la fiscalité nationale, comme on l’a fait pour le cinéma » a souligné Jean-Pierre Leleux.

Pour le reste, la filière ne s’est pas accordée sur une feuille de route après-CNM. « Nous devons faire des contre-propositions communes. A moins que chacun y aille séparément. L’association Tous Pour La Musique peut-elle porter cette initiative ? Personnellement, j’en doute » s’est interrogé Jules Frutos. Le président du Prodiss s’inquiète des tiraillements de la filière, dont l’unité se fragilise. Et milite plus que jamais pour la création d’un droit voisin pour les producteurs de spectacles (« On ne sait pas si on l’obtiendra »). Marc Slyper (CGT-Spectacle) s’est octroyé le mot de la fin en s’adressant aux politiques : « Reconnaissez notre filière. Elle a mis du temps à se rassembler, à s’organiser, mais elle existe. Lui tourner le dos, c’est refuser de reconnaître l’avenir de ce pays et la citoyenneté ».

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