Retards à l’allumage pour la loi Hadopi ?
La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a confirmé les quatre autorisations de traitement des données personnelles qui ont été délivrées à la SCPP, la SPPF, la Sacem et la SDRM. L’Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (Alpa), qui en a également fait la demande, devrait connaître la décision de la Commission le 24 juin.
D’autres décrets d’application sont encore attendus, notamment celui portant sur le régime de sanction de la loi, qui doit aussi recevoir le feu vert de la CNIL. Devant les retards et les difficultés de la mise en place opérationnelle de l’Hadopi, le Snep se dit inquiet pour la crédibilité du dispositif. « Beaucoup de choses restent en suspens » constate son directeur général David El Sayegh. « Ca tarde et on ne comprend pas pourquoi. II est évident que cet effet psychologique initial d’Hadopi ne va pas durer si les internautes qui téléchargeaient retrouvent un sentiment d’impunité » estime-t-il.
Comme pour la Carte Musique, les premiers mails d’avertissement, dont l’envoi était aussi annoncé pour le 21 juin, risquent de ne pas être envoyés avant la rentrée, d’autant que bon nombre d’internautes seront absents en juillet et août.
Par ailleurs, la mise en place de logiciels de sécurisation, tel que prévu par la loi, a démarré par un fiasco. Orange a voulu anticiper en lançant un « Contrôle de téléchargement », un verrou anti-P2P facturé 2 euros par mois et qui, en guise de contrôle et de sécurisation, se contentait de bloquer immédiatement et dès leur exécution les logiciels P2P les plus courants. Mais le FAI a dû le retirer rapidement en raison de failles de sécurité compromettant le bon fonctionnement du dispositif et la vie privée de ses utilisateurs. Orange confie travailler sur un autre logiciel pour répondre au futur cahier des charges d’Hadopi
De son côté, Matisoft édite un « Hadopi web filter », nouvelle solution commerciale destinée à sécuriser les entreprises aux risques engendrés par le téléchargement illicite. Le logiciel est proposé à 199 euros HT (238 euros TTC) pour une licence 20 postes. « Les applications peer to peer (Emule, Kazaa, LimeWire) ainsi que les sites internet proposant des contenus numériques illégaux seront définitivement bannis de vos postes informatiques », et ce, en « 30 secondes chrono par poste » assure le site hadopiprotection.com. Mais selon L’informaticien.com, le logiciel ne serait pas fiable et le code d’obtention de licence aurait déjà été « craqué ».