Remaniement : Fleur Pellerin nommée ministre de la Culture
Dans le cadre du nouveau gouvernement de Manuel Valls annoncé le 26 août, Fleur Pellerin, précédemment secrétaire d’Etat au Commerce extérieur, a été nommée au poste de ministre de la Culture et de la Communication où elle succède à Aurélie Filippetti. Par ailleurs, Emmanuel Macron, ex-secrétaire général adjoint de l’Elysée, devient ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique (poste auparavant détenu par Arnaud Montebourg, et Axelle Lemaire conserve le poste de secrétaire d’Etat chargée du numérique qu’elle occupe depuis avril 2014.
Née à Séoul (Corée du Sud), âgée de 41 ans, ancienne élève de l’ENA, diplômée de Sciences Po et de l’Essec, Fleur Pellerin a été conseillère référendaire à la Cour des comptes (et à ce titre rapporteur de la Commission permanente de contrôle des Sociétés de perception et de répartition des droits de 2001 à 2005), a conduit des missions d’audit externe pour le commissariat aux comptes des Nations-Unies en Irak, à New York et à Genève, et a été directrice associée au cabinet Tilder (conseil en stratégie de communication) de 2007 à 2008. Elle était en charge du pôle « Société et économie numérique » dans l’équipe de campagne de François Hollande pour les présidentielles de 2012, et était devenue, à l’élection de celui-ci, ministre déléguée aux PME, à l’Innovation et à l’Economie numérique du gouvernement Ayrault (I et II) jusqu’en avril 2014, avant d’être nommée secrétaire d’Etat chargée du Commerce extérieur, de la promotion du Tourisme et des Français de l’étranger dans le gouvernement Valls I.
Le cabinet de la nouvelle ministre de la Culture est en cours de composition mais on sait d’ores et déjà que Fleur Pellerin a choisi de reconduire Martin Ajdari à la direction du cabinet, poste que l’ancien secrétaire général de France Télévisions occupe depuis mai dernier, où il avait succédé à Laurence Engel.
« J’aurai à cœur de travailler sur les défis qui se posent à notre modèle culturel (…), de moderniser l’exception culturelle française face aux enjeux du numérique » a indiqué la nouvelle ministre de la Culture lors de la passation de pouvoir rue de Valois. Dans un discours très bref, elle a affirmé vouloir s'adresser « à ceux qui produisent et permettent à des œuvres d'exister, d'une manière parfois différente de la culture classique ».
Les défis qui l’attendent ne manquent pas : relancer un ministère en ruine (dixit Libération), sanctuariser le budget de la Culture sur les 3 ans à venir (promesse de Manuel Valls) dans un contexte très serré, réussir le « virage numérique », défendre l’exception culturelle européenne face aux géants numériques américains, poursuivre la réforme du régime des intermittents du spectacle (un dossier explosif), finaliser la loi très attendue et plusieurs fois repoussée sur la Création devrait être présentée au Parlement cet automne, avec la question du guichet unique des aides (le CNV élargi annoncé au Midem dernier par Aurélie Filippetti) et du partage des revenus de la musique en ligne. Fleur Pellerin est également attendue sur la lutte contre la piraterie sur Internet et l’avenir de l’Hadopi dont la perspective du transfert au CSA semble s’éloigner de plus en plus. La rentrée s’annonce chargée…