Rapport : le CSA réclame davantage de musique à la télévision
Alors que la filière musicale dénonce la baisse de l’exposition de la musique à la télévision, et plus encore depuis la disparition récemment annoncée de plusieurs émissions sur le service public, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel dresse le même constat dans un rapport édifiant publié le 21 juin (jour prédestiné de la Fête de la MUsique).
Il en ressort que l'offre musicale sur les chaînes gratuites entre 20h30 et 23h a baissé de 66% depuis 2007. Elle représente actuellement près de 12% des programmes, dont près de 7% consacrés aux vidéomusiques. Le volume de clips diffusés est en baisse depuis 2007 mais est cependant en forte hausse depuis l’arrivée des chaînes de la TNT en 2005 (14 500 heures, soit plus de trois fois et demi celui de 2004). L'offre s’est concentrée sur les chaînes spécialisées – sur D17 (42% de l’offre musicale totale), W9 (28%) et M6 (13%) – tandis que les chaînes publiques en assurent 15%, répartis entre France 2 (3%), France 3 (3%), France 4 (3%), France 5 (1%) et France O (5%). TF1 se contente de 2%.
Au-delà de ce constat, le CSA déplore que la majorité de l'offre se concentre sur des diffusions nocturnes et matinales, que la musique ne représente plus que 3,5% des programmes entre 20h30 et 23h (notamment en raison d’une forte réduction de la programmation musicale à ces heures sur Virgin 17, devenue D17, W9 et France 4). et que le nombre d'heures consacrées à la musique en première partie de soirée « est lié fortement à la présence d’émissions de concours de talents » (« The Voice », principal programme musical à cet horaire avec les émissions de variétés).
La présence de la musique aux heures de forte audience « ne peut se concentrer essentiellement » sur ce type de programme et « l'offre de musique ne peut se limiter à des heures où le public est moins voire peu présent » estime le Conseil national de l’audiovisuel. « Il convient d'examiner les moyens de repenser l'exposition de la musique aux heures de forte audience », considère le CSA, qui appelle les chaînes et les professionnels de la musique à se rapprocher pour y réfléchir.