Québec : des efforts nécessaires pour positionner l’offre légale
Les internautes québécois téléchargent en majorité des produits culturels québécois. L’idée qu’ils vont sur Internet pour des produits américains serait fausse, selon une étude publiée le 9 février par l’Observatoire de la culture et des communications du Québec (OCCQ). L’étude d’un site P2P pendant quatre semaines révèle que la musique québécoise représente 51% des téléchargements des usagers québécois alors qu’elle ne représente que 21% du contenu offert sur ce site. Pour l’Adisq (Association québécoise de l’industrie du disque, du spectacle et de la vidéo), il s’agit à la fois d’une bonne et d’une mauvaise nouvelle. « Car les artistes québécois et tous ceux qui travaillent avec eux ne perçoivent aucune retombée de cette utilisation de leur travail ».
L’Adisq déplore que pour la même période, la part québécoise des 200 titres les plus populaires sur les sites légaux ne représente que 35% des téléchargements d’albums et 11% des pistes numériques. « Les produits québécois sont difficilement repérables sur les sites de téléchargement payant aussi bien étrangers que locaux, et que de nombreux titres québécois non disponibles par ventes en ligne sont massivement téléchargés en mode P2P », note l’étude pour expliquer cet écart.
L’Adisq insiste à nouveau sur les efforts nécessaires pour bien positionner les offres légales de musique québécoise auprès des consommateurs. « Mais les investissements nécessaires pour permettre la diffusion et la promotion de la musique québécoise dans cet univers sont élevés alors que les revenus de la vente de disques sont au plus bas » souligne Solange Drouin, vice-présidente aux affaires publiques et directrice générale de l’association. Si des sommes ponctuelles supplémentaires ont été allouées ces dernières années par le ministère de la Culture et des Communications du Québec, l’Adisq compte vivement sur une décision du gouvernement libéral de rendre ces sommes récurrentes lors du prochain budget. « C’est maintenant qu’il faut renverser cette tendance sinon on risque de condamner la musique québécoise au silence » argumente Solange Drouin.