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Premiers bilans des festivals…

16 Juillet 2010 , Rédigé par Gildas Lefeuvre Publié dans #Spectacle vivant

Plusieurs festivals sont actuellement en cours ou en train de s’achever : les Francofolies de La Rochelle (du 13 au 17 juillet), les Vieilles Charrues à Carhaix (du 15 au 18 juillet), Musilac (du 16 au 18), Jazz à Juan (du 14 au 25)… Nous en dresserons le bilan dans notre prochaine parution. D’autres événements s’annoncent. En attendant, Solidays, les Eurockéennes de Belfort et le Main Square Festival d’Arras ont ouvert les festivités estivales.

Record battu pour Solidays

Pour sa douzième édition qui se déroulait les 25, 26 et 27 juin, Solidays a attiré 168 276 spectateurs à l’Hippodrome de Longchamp, avec plus de 80 artistes à l’affiche pendant les trois jours sous une météo clémente. Le festival a ainsi battu son record de fréquentation, après les 152 000 personnes réunies l’an dernier et les 160 000 de 2008. Etaient notamment au programme : M, Vanessa Paradis, Diam's, Jacques Higelin, Olivia Ruiz Archive, Izia, Toots and the Maytals, N.E.R.D., Babylon Circus, Ghinzu, Olivia Ruiz, Hocus Pocus, BB Brunes, Wax Tailor, Jil is Lucky, Shakaponk, Audrey Lavergne, Oxmo Puccino, Gush, Femi Kuti, Hindi Zahra… Selon les organisateurs, le groupe Solidarité Sida, l’édition 2010 devrait permettre de récolter près d'1,7 million d'euros pour la lutte contre le sida, qui seront redistribués à des associations, des programmes d'aide aux malades d'urgence, de prévention, notamment dans un fond dédié à l'Afrique.

Main Square : à guichets fermés mais imbroglio judiciaire

Réussite également pour le Main Square Festival, avec plus de 100 000 spectateurs en trois soirs, du vendredi 2 au dimanche 4 Juillet à Arras (50 000 habitants). Sa sixième édition, qui a quitté cette année la Grand Place pour se tenir à la Citadelle, a fait le plein, malgré une pluie intermittente.

« Le fait que le festival se déroule à guichets fermés indique qu’il existe une véritable demande pour des événements de ce calibre et est de bon augure pour l’année prochaine. » a déclaré Live Nation, qui considère que l’édition 2010 est la meilleure de l’histoire du festival. Côté programmation, 33 noms étaient à l’affiche – avec pour locomotives The Black Eyed Peas, Jamiroquai, David Guetta, Pearl Jam, Ben Harper, -M-, Phoenix, Rammstein, Pink, Gossip, Stereophonics –, complétées par Vitalic, Pony Pony Run Run, Currry & Coco, Gomez, Gush, Skip the Use… Une affiche jouant la diversité des styles mais à dominante résolument rock. S’y est rajoutée, cerise sur le gâteau, la prestation de Prince le 9 juillet, sur le même site.

Un bilan positif donc (même si les organisateurs attendaient 130 000 personnes…), malgré l’imbroglio qui a précédé le festival, avec la révocation de sa créatrice, France Leduc, par Live Nation, qui a racheté l’événement en 2008. «  Les récents changements de management relèvent d’une question interne à l’entreprise et à Live Nation. Leur importance a été largement surestimée. La qualité et la sécurité de l’événement sont garantis et l’entreprise, ainsi que le festival, sont pleinement en conformité avec la réglementation qui s’applique. » faisait savoir dans un communiqué Isabelle Gamsoghn, porte-parole de Live Nation, à quelques jours du festival. La productrice lilloise ne décolère pas. « J'en suis à un stade où on me fout dehors comme une moins que rien. Ils m'ont rincé ma santé, sali mon honneur et m'ont détruite », a-t-elle déclaré au journal Nord Eclair. Ses avocats ont saisi le tribunal de commerce de Roubaix pour dénoncer les conditions de la révocation (d’autant que le numéro de licence d’entrepreneur de spectacle imprimée sur les billets du festival est celle établie au nom de France Leduc) et demandé à ce qu'elle puisse poursuivre sa mission. Un administrateur judiciaire a été nommé le 29 juin afin d' « assurer la gérance de Live Nation France Festivals pour une durée ne pouvant excéder six mois, (...), en se faisant assister de France Leduc ». Une décision contestée par Live Nation France, qui a interjeté appel. Trois jours après, les deux parties annonçaient dans un communiqué commun avoir soldé leur différent par un accord qui annule « toutes les procédures en cours ou à venir ».

Au-delà de cet imbroglio, de nombreux festivals et producteurs s’inquiètent de l’implantation du géant américain (premier organisateur de concerts dans le monde avec 22 000 spectacles par an dans près de 60 pays) dans le paysage hexagonal, de sa stratégie « 360 degrés » et de sa force de frappe financière. Véritable « major » du spectacle vivant, Live Nation est déjà dans une position de quasi-monopole dans de nombreux pays européens.

 

 

Les Eurockéennes : bon cru mais baisse de fréquentation

Le bilan est moins positif, en termes de fréquentation, pour les Eurockéennes de Belfort dont la 22ème édition s’est déroulée du 1er au 3 juillet sur la Presqu’île de Malsaucy. Les premiers chiffres indiqués s’établissaient à près de 80 000 festivaliers, alors que les deux précédentes éditions frôlaient les 100 000. Ce qui n’a pas empêché Jean-Marc Pautras, nouveau président du festival, de se féliciter du cru 2010 et d’y voir « une bonne année », compensée par une météo favorable et une programmation appréciée, même si les têtes d’affiche « grand public » ont fait défaut. Jay Z, Kasabian, Charlotte Gainsbourg, Missy Elliott, The Hives, The Specials, The XX, Airbourne, Mika, Massive Attack et Julian Casablancas tenaient le haut de l’affiche de cette édition 2010, devant Suicidal Tendencies, BB Brunes, Emilie Simon, Hindi Zahra avec les Egyptiens d’El Tanbura, Sexy Sushi, The Bloody Beetroots, Janelle Monae, Gallows, The Subs, Bomba Estereo, Syrien Omar Souleyman, LCD Soundsystem, Vitalic, General Elektriks, Dead Weather, Two Door Cinema Club, Bomba Estéreo, Gaslamp Killer Oy, Foals, Colt Silvers, My Own Private Alaska, The Bloody Beetroots Death Crew 77, Eletrisk Gonner et quelques autres.

Les Eurockéennes l’ont joué soft cette année, sans prendre des risques inconsidérés, pour dépasser la crise actuelle, a expliqué Jean-Paul Roland, directeur général du festival. Le budget a été légèrement réduit (passant de 5,3 à 5 millions d’euros, dont 1,5 million pour l’artistique) et l’événement s’en sort honorablement (il lui faut 75 000 tickets pour continuer à avancer sereinement), même si le budget sera difficile à équilibrer. « A part un gros raté avec Missy Elliott qui n’a pas préparé son concert (elle a viré toute son équipe il y a une semaine) », Kem Lalot et Christian Allex, les deux programmateurs, se sont eux aussi déclarés satisfaits, « compte tenu de la concurrence des autres festivals, de la surenchère des artistes, et de notre ligne de conduite ». « Les Eurocks ne doivent pas être une grosse machine commerciale où il s’agit de consommer, mais un lieu d’ouverture » a rappelé Yves Ackermann, président du conseil général du Territoire de Belfort (premier financeur de l’événement, auquel il consacre 600 000 €). Ne pouvant se développer en taille (le site ne pouvait accueillir plus de 35 000 personnes par jour), le festival veut avant tout maintenir son identité, en conservant une certaine accessibilité à la culture (prix du billet à 45 € la journée) sans se lancer dans la surenchère et en poursuivant l’effort « sur les découvertes, la qualité et l’innovation ».

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