Par contrainte économique, l’Irma sacrifie le CIJ, le CIMT et le CIR
Le conseil d’administration de l’Irma vient d’entériner l’arrêt de ses centres d’information spécialisés pour se concentrer sur ses services transversaux (formation, édition, ressources, outils en ligne…). Le CIJ (Centre d’Information du Jazz, animé par Pascal Anquetil), le CIMT (Centre d’information des musiques traditionnelles et du monde, fondé en 1992 par Jean-François Dutertre et animé par François Bensignor depuis 2002) ainsi que l’historique CIR (Centre d’Information Rock, chanson, hip-hop, musique électroniques, animé par Frédéric Drewniak depuis 2001) vont cesser leurs activités dans les prochains jours.
Redéfinir les missions…
Cette restructuration économique affirme la volonté de l’Irma de « se positionner dans la réorganisation du dispositif d’intérêt général d’accompagnement de la filière », indique Geneviève Girard, sa présidente. En expliquant que « dans le cadre souhaité du rétablissement de son équilibre budgétaire après des années d’affaiblissement structurel sur la part de ses recettes propres issues des ventes d’ouvrages papier (annuaires notamment), l’Irma a été conduit à redéfinir, avec le ministère de la Culture, ses priorités de mission ». Une réflexion qui a été entamée depuis quelques années dans la perspective d’une intégration au sein du projet de CNM puis dans l’optique de la constitution d’un Pôle Observation/ressources après l’abandon de ce dernier.
Bien que mesurant parfaitement le « sacrifice » opéré, le C.A. estime ainsi faire « un choix responsable permettant à l’Irma, malgré une situation financière toujours fragile, de poursuivre l’élaboration d’un centre de ressources de filière 2.0, de ses nouveaux outils et de ses missions prospectives ». Il précise que les fonctions fondamentales de l’organisme – notamment la mise en relation – « restent au cœur du projet et de son évolution dans une optique transversale ».
… Et repenser le modèle
Unanimement, les membres du conseil tiennent à saluer le travail réalisé par les responsables des centres d’information spécialisés et à rappeler combien ces missions ont participé à la structuration des différents secteurs des musiques actuelles. En prenant cette décision économiquement contrainte, ils entendent clairement « positionner l’Irma sur l’avenir », en écho aux propos tenus par la ministre de la Culture lors du dernier Midem : « J’ai demandé à la Mission musique du ministère de piloter le travail de modernisation des organismes d’intérêt général au service des acteurs du secteur de la musique. C’est absolument vital car la plupart de ces OIG ont été créées il y a plus de vingt ans. Il est aujourd’hui indispensable de repenser leur modèle et de les mettre en cohérence avec notre environnement numérique ».
Se disant fort d’un travail prospectif déjà largement entamé, le conseil estime s’être engagé « dans les conditions du rebond » et dit attendre avec impatience que ces nouvelles orientations soient étayées au sein de la réflexion engagée pour la mutation de l’écosystème de la musique, « qu’il s’agisse des aides financières comme des aides non financières telles que conçues et apportées par l’Irma ».