NKM juge l’offre légale insatisfaisante et lance un ultimatum
A l’annonce de la fermeture de Jiwa, Nathalie Kosciusko-Morizet réagit. Interrogée à ce propos par BFM, la secrétaire d’Etat à l’économie numérique déplore un rapport de force déséquilibré. « Il y a un très gros problème actuellement d'asymétrie sur un marché qui est un marché privé : celui de l'accès au catalogue. Ce sont des « gros » qui détiennent la musique, et la négociation est très difficile avec les petits diffuseurs que sont par exemple les web radios », a-t-elle déclaré.
Un déséquilibre qui réduit singulièrement l’offre légale (avec d'un côté iTunes qui truste 70% du marché du téléchargement et de l'autre Deezer, désormais adossé à Orange, qui règne sur le streaming), laquelle était – rappelons-le – l’un des deux axes du projet de loi Création et Internet, que tous (médias, opinion publique comme professionnels de la filière) ont occulté pour ne s’attacher qu’à la question de la riposte graduée. « Il faut qu'il y ait une offre légale de qualité en face qui soit vraiment attractive, et c'est vrai qu'aujourd'hui on peine à la développer, je n'hésite pas à le dire !", déclare Nathalie Kosciusko-Morizet. Passablement agacée, la secrétaire d’Etat tape du poing sur la table et veut rectifier le tir.
Ultimatum pour une gestion collective
Dans un communiqué de presse en date du 6 août, elle réaffirme « l’urgence de consolider les modèles économiques de l’offre légale de contenus culturels sur Internet ». "Il y a deux propositions dans le rapport Zelnik qui sont intéressantes et que je veux que l'on mette en place le plus vite possible, et ce n'est pas simple. C'est d'une part de donner le statut de radiodiffuseur aux web radios, qui leur permettra de bénéficier d'un certain nombre d'avantages et de facilités de gestion qu'ont les radios traditionnelles, et d'autre part, amener les détenteurs de droits à simplifier les négociations avec les petits diffuseurs, et éventuellement, s'ils n'arrivent pas à les simplifier entre eux, les y obliger par la loi" indique-t-elle.
Considérant que la loi Hadopi n’a de sens qu’avec le développement d’une offre légale attractive, NKM revient sur la création d’un régime de gestion collective pour la musique en ligne telle que préconisée par le rapport Zelnik et rappelle le calendrier prévu : « On laisse aux gros la possibilité de montrer leur bonne volonté jusqu’à fin décembre, et après sinon, on s’organise de façon plus contraignante". La secrétaire d’Etat « appelle tous les acteurs de la filière à se mettre autour de la table, avec Emmanuel Hoog, qui a été nommé médiateur par Frédéric Mitterrand » et veut « trouver rapidement les solutions pour préserver la diversité des acteurs, aussi bien du côté des producteurs que de celui des plateformes ». . Le message est clair et prend la forme d’un ultimatum : régime de gestion collective obligatoire dans le cas où un accord sur une gestion collective volontaire n’interviendrait pas avant la fin 2010. La rentrée s’annonce chaude…