Networking, services et innovations : un Midem revitalisé
Le Midem 2010 a rassemblé 7 200 participants venus de 78 pays du 23 au 27 janvier à Cannes. A noter que, sur les 3 200 compagnies représentées, 28 % sont venues pour la première fois, dont la majorité opérant dans le secteur digital. On citera aussi la présence de 16 pavillons nationaux et, côté médias, de près de 400 accrédités.
Quel bilan tirer de cette 44ème édition ? Il est clair que la fréquentation est en baisse (de 10 % par rapport à l’édition 2009), comme on a pu le constater dans les allées du palais des festivals où le bourdonnement de la ruche se faisait plus estompé… Moins d’exposants sur stands (d’où une « surface d’exposition entièrement repensée »), des séjours plus courts pour bon nombre de participants (arrivés cependant plus tôt cette année). Ce qui n’a pas manqué d’alimenter diverses réflexions sur l’avenir de l’événement : le Midem (qui avait dépassé les 10 000 participants avant la crise) n’est plus ce qu’il était. So what ? L’industrie musicale n’est plus non plus ce qu’elle était quelques années plus tôt. Il eut été étonnant que le Midem échappe aux mutations en cours. D’autres mettront en parallèle le bilan des récentes Biennales Internationales du Spectacles (BIS) qui se sont tenues les 20 et 21 janvier à Nantes, avec 9 847 participants. Et certains de lancer : « La musique enregistrée est morte, vive le spectacle vivant ! ». Raccourci facile quand on sait que les accréditations aux BIS étaient gratuites et les enjeux autres. « Les critiques viennent toujours des Français, l’ensemble des participants sont très satisfaits de ce Midem » commente sa directrice Dominique Leguern, en mettant en avant de nombreux retours sur le business réalisé cette année à Cannes. Beaucoup de participants français ont aussi confié à GL Connection avoir mieux travaillé dans ce contexte. Moins de monde certes, mais des contacts plus faciles et plus fructueux, et des deals concrets. Tout réside dans la façon d’utiliser l’outil Midem…
Les organisateurs avaient innové cette année en réunissant Midem et MidemNet et en lançant des initiatives pertinentes comme le Manager’s Village (Jamais les managers n’ont été aussi présents au Midem, ce qui témoigne bien de l’importance grandissante de leur rôle dans le contexte d’aujourd’hui), MidemNet Lab, qui a mis en avant une sélection de 15 start-up parmi les plus intéressantes du moment, et MidemNet Academy, une série de workshops pratiques qui ont tous affiché complet (suscitant une grande frustration pour tous ceux qui n’ont pu y assister). Le Midem avait aussi développé les occasions de networking, à travers 10 « country matchmaking » et le Midem+ qui permettait de consulter des experts en face à face. « Cette zone sera certainement une part de notre développement et nous avons bien l’intention de l’étendre l’année prochaine » annonce Dominique Leguern.
Le programme de cette édition 2010 a beaucoup porté sur la monétisation, les modèles économiques, le marketing digital et l’utilisation des nouveaux outils. « L’environnement est de plus en plus complexe et il est difficile de comprendre ce qui se passe dans tous ces segments. D’où l’intérêt du Midem qui est une photographie instantanée du business » explique Dominique Leguern, en soulignant.que le contenu de la manifestation dépasse largement le cadre stricto sensu de la musique, notamment par ses retombées politiques.
On retiendra enfin la forte présence de l’Afrique du Sud, pays à l’honneur cette année, avec une délégation de 30 sociétés et de 50 artistes, une superbe soirée d’ouverture, un « Tribute to Miriam Makeba » (avec notamment Angélique Kidjo) et la perspective d’un accord de coopération culturelle entre les ministres de la Culture sud-africain et français. « Nous avons fait un effort significatif pour développer la musique live cette année », ajoute Dominique Leguern. « La technologie se développe mais les artistes restent le cœur de l’industrie musicale. C’est aussi notre rôle de promouvoir les nouveaux talents à travers les Midem Talent, Midem Talent Jazz et les événements tels que les showcases British at Midem ».
Au final, un Midem revitalisé, différent certes de ce qu’il était avant la crise et les mutations technologiques, mais pertinent et parfaitement en phase avec l’environnement d’aujourd’hui. N’en déplaise aux nostalgiques et aux éternels mécontents. The show must go on, the business too...