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Musique enregistrée : un marché en « révolution permanente »

10 Février 2015 , Rédigé par Gildas Lefeuvre Publié dans #Economie & marché

Après un léger rebond en 2013, le marché français de la musique enregistrée affiche une baisse de 5.3% à 570.6 millions d’euros en 2014, a annoncé le Syndicat national de l’édition phonographique lors de sa conférence de presse le 3 février. Mais la tendance, depuis quelques années, à inclure les perceptions de droits voisins dans les bilans fausse la donne. Les ventes de musique, générées tant par les supports physiques que par le numérique, s’élèvent – à l’exclusion des droits voisins - à 458.6 M€. Soit un recul de 7%.

Pourtant, il y a quelques mois, après un premier semestre 2014 en fléchissement de 9.2%, le président du Snep annonçait une fin d’année « sportive », portée par un planning de sorties « spectaculaire ». Le quatrième trimestre, période traditionnellement très positive, s’est finalement avéré « flat » et n’aura pas eu l’effet dopant escompté…

 

En milliers d’euros

         2013

           2014

 Évolution

VENTES PHYSIQUES (supports)

367 444

   325 270

    -11.5%

Téléchargement internet

  62 721

     53 826

    -14.2%

     Titres

  26 513

     21 482

    -19.0%

     Albums

  33 753

     27 450

    -18.7%

     Vidéomusicales

       283

    328

   +15.9%

     Autres

    2 172

 4 566

 +110.2%

Téléphonie mobile

    8 998

 6 966

    -22.6%

     Sonneries

    2 195

 1 296

    -41.0%

     Titres

    2 010

    368

    -81.7%

     Vidéomusicales

      166

       0

   -100,0%

     Autres

    4 627

 5 302

   +14.6%

Abonnements streaming

  35 828

     48 431

   +35.2%

     Abonnements audio

  34 779

     47 999

   +38.0%

     Abonnements vidéo

    1 049

    432

    -58.8%

Streaming financé par la publicité

  18 246

     24 144

   +32.3%

     Streaming audio

        10 853

   13 111

+20.8%

     Streaming vidéo

          7 393

   11 033

+49.2%

TOTAL VENTES NUMÉRIQUES

      125 793

 133 367

  +6.0%

TOTAL MARCHÉ

                                   493 237

         458 637

           -7.0%

                     

Les ventes de supports, qui comptent encore pour 71% du marché de la musique enregistrée, sont en baisse de 11.5%, tandis que les revenus du numérique progressent de 6%. C’est bien un marché « en révolution permanente » constate le syndicat, qui souligne le recul, pour la première fois, des ventes de téléchargement à l’acte (- 14%) et une restructuration des revenus due principalement à une « profonde modification des usages autour du streaming », lequel aura donc eu un effet compensatoire. Il a compté pour 55% des revenus numériques (contre 43% un an plus tôt) et pour 16% du marché total en 2014.

De fait, le streaming financé par la publicité affiche une hausse de 32.3% et les abonnements progressent de 35.3%. « 12 milliards de titres ont été écoutés sur les plateformes de streaming audio l’an dernier, soit une progression de 40% en un an. Avec près de 11 millions de streamers (hors streaming vidéo), c’est 16% de la population française qui a déjà basculé », commente le Snep, en mettant en avant plusieurs indicateurs de l’essor du streaming. « Si le potentiel de développement du streaming est prometteur, les offres payantes doivent être davantage valorisées et segmentées ».

Les indicateurs de l’essor du streaming

Nb de streamers vidéo

29,5 millions

35,1 millions

+19%

Nb de streamers audio

  6,4 millions

10,7 millions

+67%

Nb abonnés à un service de streaming vidéo

 1,44 million

   2 millions

+35%

Nb de titres écoutés en streaming audio

 8,6 milliards

 12 milliards

+40%

Une production locale dynamique  

« Malgré la baisse du marché, les labels continuent d’investir et le travail de développement s’intensifie » fait valoir le Snep, qui indique que 242 albums francophones ont été commercialisés* en 2014 (+17%) et que 119 nouvelles signatures ont eu lieu (+31%), tout spécialement en direction des nouveaux talents (+46%), avec un solde de signatures (nb nouvelles signatures, moins 79 contrats rendus) positif de 40 contrats supplémentaires, contre 18 en 2013 et -18 cinq ans plus tôt.

C’est aussi l’occasion de souligner le succès et le dynamisme de la production locale. Les 10 albums les plus vendus en 2014 concernent exclusivement des artistes produits en France et chantant en français : Stromae, Kendji, Indila, Johnny Hallyday, Calogero, Black M., Les Enfoirés, Souchon/Voulzy, Florent Pagny, Maître Gim’s. Les productions francophones ont réalisé 74% des revenus du marché (hors classique), un record historique. Et elles s’exportent toujours mieux, avec 22 nouvelles certifications attribuées par le Bureau Export l’an dernier.

Pour les ventes en France, le Snep a certifié 129 albums en 2014. Sept premiers albums d’artistes francophones ont été certifiés : disque d’Or (50 000 ventes) pour Brigitte, Kaaris et Lorde ; disque de Platine (100 000 ventes) pour Fréro Delavega et Fauve ; Diamant (500 000 ventes) pour Indila et Kendji Girac. Skip The Use et Aldebert ont obtenu un second album d’or, perdant ainsi leur qualité de « nouveau talent » et Stromae une certification record de « triple diamant » (plus d’1,5 million d’albums vendus).

(*) Ces chiffres, communiqués par le Snep, concernent ses seuls membres, principalement les majors (Sony Music, Universal Music et Warner) et les catalogues qu’elles distribuent.

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