Musique enregistrée : l’IFPI publie les chiffres annuels du marché
Le développement des services de musique par abonnement et la croissance prometteuse des marchés émergents sont deux des éléments clés de l’édition 2013 du rapport « Record industry in numbers », la synthèse et analyse annuelle que vient de publier l’IFPI (en anglais, en espagnol et en… mandarin). La Fédération internationale de l’industrie phonographique y dresse un état des lieux détaillé du marché de la musique enregistrée l’an dernier dans 49 pays, par formats, types de revenus, région, pays, etc. Les statistiques confirment les premières estimations livrées il y a quelques semaines par l’organisme : un chiffre d’affaires mondial en augmentation de 0,2% (soit la première hausse enregistrée depuis 1999), une progression de toutes les sources de revenus (à l’exception des ventes physiques en baisse de 5%), des ventes numériques qui comptent pour 3% du marché et « compensent presque » la perte sur le physique (427 millions de dollars en plus d’un côté, 489 millions en moins de l’autre). S’y ajoute l’évolution des droits voisins (à 943 M$) et des droits de synchronisation (à 337 M$) qui « permettent le retour à l’équilibre du marché mondial ».
Revenus | % du marché | 2012 vs. 2011 | Evolution |
Ventes physiques | 57% | - 5% | - 489 M$ |
Ventes numériques | 35% | + 8% | + 427 M$ |
Droits voisins | 6% | + 9,4% | + 82 M$ |
Droits de synchronisation | 2% | +2% | + 6 M$ |
En termes de territoires, 22 pays ont un marché en hausse, dont 9 des 20 pays les plus importants. Les Etats-Unis reviennent à l’équilibre et conservent la première place. La Chine fait son entrée dans ce top 20 et la Suède se hisse à la 12e place, avec une progression très significative (+ 18.7%) grâce au numérique. L’IFPI note la croissance des marchés japonais (+4%), australien (+6.7%), canadien (+5.8%) et brésilien (+8.9%), tandis que les trois principaux pays européens sont encore dans le rouge : Royaume Uni (-6.1%), Allemagne (-4.6%) et France (-2.9%). L’Espagne et l’talie sortent du classement des 10 principaux marchés, au profit du Brésil (8e) et de la Corée du Sud (10e). On retiendra la contribution des marchés dits émergents au redressement de l’industrie musicale dans le monde. Le Brésil, l’Inde et le Mexique affichent des résultats en hausse respectivement de 24%, 42% et 17% depuis 2008. Les revenus du marché indien ont connu en 2012 des niveaux jamais atteints auparavant et l’Amérique Latine est la région qui a le plus fortement progressé au cours de l’année écoulée.
Concernant les ventes numériques, le téléchargement à l’acte reste la source principale des revenus avec une hausse de 11% des unités vendues (titres + albums). Les services d’abonnement et les services financés par la publicité ont progressé de 14% et représentent désormais 20% des revenus issus du numérique (31% en Europe). Les albums restent le format dominant avec 56% des ventes mondiales de musique enregistrée. Les téléchargements d’albums augmentent + rapidement que ceux des singles. Enfin, les ventes de vinyles – bien que marginales – ont pour leur part réalisé en 2012 leur meilleur score depuis 1997.