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Musique enregistrée : deux évolutions contradictoires

11 Mai 2010 , Rédigé par Gildas Lefeuvre Publié dans #Economie & marché

Professionnels, médias et observateurs ne manquent pas de se poser des questions quant à l’évolution du marché de la musique enregistrée. L’Observatoire de la Musique a fait état d’un recul de 7 % sur les trois premiers mois de l’année, alors que les chiffres annoncés par le Snep quelques jours plus tard témoignent d’une progression de 8 % (4,3% sur les seules ventes physiques). De quoi laisser perplexe.

On précisera tout d’abord que les chiffres indiqués par le Snep s’entendent en ventes éditeurs (prix de gros HT) alors que l’Observatoire de la Musique se base sur les chiffres fournis par GfK, soit sur un marché en prix de détail TTC. « Leurs résultats ne sont pas exhaustifs car établis à partir d’un panel de points de vente. Ils ne tiennent pas compte du numérique ni des grossistes » explique David El Sayegh, directeur général du Snep. Un élément qui fait la différence et qui occulte une grande part des ventes réalisées par les indépendants dont beaucoup, n’ayant pas de compte dans les grandes surfaces type Carrefour, passent par les grossistes.

En réalité donc, les ventes physiques ont progressé sur le premier trimestre, dont on connaît pourtant la traditionnelle déflation (on inonde les bacs des disquaires pour les mises en place de fin d’année et on se prend les retours en janvier…). Cette fois, les éditeurs phonographiques auraient été plus raisonnables. D’autres avancent que les détaillants, après avoir fortement limité leurs achats en 2009, auraient été surpris par le succès des ventes de fin d'année et en auraient profité pour reconstituer leurs stocks ces derniers mois.

Quant à la progression annoncée par le Snep, elle serait aussi due à quelques phénomènes, comme le nouvel album de Christophe Maé (« 120 000 exemplaires en une semaine, ce qui n’était pas arrivé depuis 3 ans » souligne le syndicat) ou l’effet Jean Ferrat (134 000 best of écoulés au cours du trimestre). On observera au passage que, selon les chiffres Observatoire/GfK, les 3 meilleures ventes d’albums des trois premiers mois de l’année (Les Enfoirés, Christophe Maé et Jean Ferrat) totalisent 605 000 unités, alors que l’ensemble des singles ne totalisent que 500 000 ventes. Un chiffre qui est loin, cependant, de celui indiqué par le Snep : 1,3 million de formats courts écoulés au premier trimestre 2010 (contre… 30,1 millions au premier trimestre 2003). Pas facile de s’y retrouver…

 

 

 

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