Mesures d’aides annoncées : les producteurs s’inquiètent du retard
Lors d’un point presse tenu le 14 juin, l’Union des producteurs phonographiques indépendants (Upfi) a exprimé ses inquiétudes face aux mesures annoncées par le gouvernement pour aider l’industrie musicale qui tardent, selon le syndicat, à se mettre en place. L’Upfi rappelle que la chute des ventes de musique enregistrée depuis plusieurs années a gravement atteint les producteurs phonographiques et qu’en conséquence, « leur capacité d’assumer le risque financier qu’ils sont les seuls à prendre dans la découverte et le développement des talents artistiques a été largement obérée par la crise ». D’où les attentes du syndicat qui avait demandé «la mise en œuvre urgente d’un plan Orsec pour accompagner les producteurs phonographiques dans cette période de transition qui s’avère beaucoup plus longue et difficile qu’anticipée.
Six mois après la remise du rapport Zelnik et malgré la volonté affichée par le Ministère de la Culture de travailler à la mise en œuvre effective de des recommandations qui en découlaient, l’UPFI constate « une absence totale d’arbitrage » concernant la Carte Musique Jeunes, le renforcement du crédit d’impôt à la production phonographique et le réabondement du fonds d’avances financières Ifcic. Pour la Carte Musique, dont la mise en place avait été annoncée pour le 21 juin, « nous n’avons aucune indication officielle sur la date de lancement ni sur les modalités de financement » alors que « techniquement tout est prêt » déplore Stephan Bourdoiseau, nouveau président du syndicat.
Autre sujet d’agacement, l’absence de réponse sur le crédit d’impôt dont le dispositif, souligne l’Upfi, a joué un rôle décisif dans le maintien des investissements réalisés par les producteurs tant pour la création d’albums que pour les dépenses de développement en faveur des nouveaux talents depuis janvier 2006. Les producteurs réclament le renforcement du mécanisme « pour qu’il corresponde davantage aux besoins des professionnels du secteur et à la nécessité d’adapter les outils existants face à une situation économique qui évolue très vite ». L’Upfi appelle les pouvoirs publics à arbitrer rapidement en faveur d’un déplafonnement (relèvement à 3 M€ du plafond par entreprise et par an), du relèvement du taux à 30 % (au lieu de 20 % actuellement) et d’un assouplissement des critères d’éligibilité. Le syndicat insiste aussi sur le renforcement de la capacité d’intervention du fonds d’avances financières géré par l’Ifcic en faveur des entreprises indépendantes de la filière musicale. Il demande des décisions concrètes pour le réabondement de ce fonds, à hauteur de 10 M€, qui avait été annoncé par le Ministère de la Culture au Midem.
« Le gouvernement ne traite plus les questions liées à la musique » s’insurge Stephan Bourdoiseau. S’il souhaite que, dans le cadre de sa politique de restriction budgétaire, on arrête d’investir dans les mutations technologiques, qu’il le dise ! » a ajouté.le président de l’Upfi.