Marché de la musique enregistrée : + 6,1% à la mi-temps
Après un début d’année morose, le marché français de la musique enregistrée affiche une progression de 6.1% sur le 1er semestre 2013 avec un chiffre d’affaires de près de 218 M€, selon les chiffres annoncés par le Snep le 18 septembre. Un net redressement donc, alors que les trois premiers mois de l’année étaient en recul de 6.7%, que le syndicat, explique par un bon second trimestre, qui a compensé la situation grâce à une offre particulièrement riche (nombreuses sorties d’albums,) à de grands succès populaires qui ont fait l’actualité et par une appétence du public retrouvée. C’est aussi « l’effet Daft Punk » qui a contribué à inverser la tendance. « Random Access Memories » quatrième opus du groupe, a dépassé les 500 000 ventes depuis sa sortie en mai dernier (physique et digital confondus) et battu des records de téléchargements (85 000 en première semaine, 150 000 à ce jour). « Daft Punk et Stromae ont été des locomotives pour le marché » reconnaît Stéphane Le Tavernier, président du Snep (et PDG de Sony Music France).
Le marché physique progresse de 6.4% et le numérique de 5.5%. Ce sont les albums qui tirent les ventes, avec une hausse de 8% sur le physique et de 16.2% sur le numérique*, alors que le marché single (physique) est aujourd’hui marginal. Les ventes de titres en téléchargement (internet et mobile cumulés) s’élèvent à 15,4 M€ sur le semestre, soit 10% du marché de la musique enregistrée. Le Snep souligne l’évolution des revenus du streaming, en progression de 12.6% pour le streaming par abonnement (plus d’un million de Français sont abonnés) et de 7% pour le streaming financé par la publicité, mais qui sont « bien inférieurs à ce qu’ils pourraient être ». Le streaming représente aujourd’hui 40% des revenus numériques et 12% du marché total.
Mais si le numérique (qui avait marqué un temps d’arrêt sur le 1er trimestre avec un recul de 5.2%) compte toujours pour 30% du marché total, contre 18% trois ans plus tôt, ses revenus « demeurent toutefois encore trop faibles » souligne le Snep. On notera d’ailleurs que sur les 12,5 M€ de chiffre d’affaires supplémentaires que l’ensemble du marché a gagné sur les six premiers mois de l’année (par rapport au premier semestre 2012), l’essentiel (9.1 M€) est généré par les ventes de supports physiques. Lesquels, dont on n’a de cesse d’évoquer le déclin, résistent encore.
Ventes en milliers € 1er sem. 2012 1er sem. 2013 Evol.
Singles 800 300 ns
Albums 113 500 142 100 + 8.0%
DVD 11 500 10 500 - 8.4%
TOTAL VENTES PHYSIQUES 143 900 153 000 + 6.4%
Téléchargement internet 32 898 33 526 +1.9%
Téléchargement titres 14 516 14 234 - 1.9%
Téléchargement albums 15 513 18 022 + 16.2%
Vidéomusiques 260 138 - 46.9%
Autres 2 609 1 132 - 56.6%
Téléphonie mobile 4 843 5 109 + 5.5%
Sonneries 1 835 1 281 - 30.2%
Titres 1 731 1 182 - 31.7%
Vidéomusiques 71 24 - 66.2%
Autres 1 206 2 622 + 117.4%
Streaming financé par abonnement 15 391 17 326 +12.6%
Abonnements Audio 14 211 16 886 + 18.8%
Abonnements Vidéo 1 180 440 - 62.7%
Streaming financé par la publicité 8 222 8 798 + 7.0%
Streaming Audio 5 692 5 572 - 2.1%
Streaming Vidéo 2 530 3 226 +27.5%
TOTAL DES REVENUS NUMERIQUES 61 354 64 759 +5.5%
Marché musique enregistrée 205 254 217 759 + 6.1%
Le score du marché de la musique enregistrée reste donc encourageant sur le semestre. Reste à savoir si le niveau des achats de fin d’année sera, comme à l’accoutumé, salvateur. Suffisamment, en tout cas, après un 3ème trimestre traditionnellement creux, pour solder l’année 2013 sur une évolution positive… Le Snep reste prudent, se limitant à constater que le marché « tend à se stabiliser », mais au vu des sorties qui se préparent pour les deux mois à venir, on est tentés de le croire.
(*) De plus en plus d’albums sont achetés en ligne : 1 sur 6 au premier semestre 2013, contre 1 sur 13 en 2009.