Les labels investissent 4.3 milliards de dollars dans l’artistique
Les maisons de disques investissent annuellement 4.3 milliards de dollars en artistique et marketing, selon la nouvelle édition du rapport « Investing in music » publiée par l’International Federation of Phonographic Industry (IFPI). Réalisée en association avec WIN (Worldwide Independant Network), l’étude se veut représentative de l’industrie phonographique mondiale en jetant un coup de projecteur sur le rôle des producteurs et leurs investissements sur l’artistique et le développement de nouveaux talents.
Les labels restent les premiers à investir sur les artistes. Ils y ont consacré 27% de leurs revenus en 2013 : 16% en dépenses artistiques (soit davantage que les dépenses R&D de la plupart des autres secteurs, y compris l’industrie pharmaceutique, l’équipement technologique, l’aérospatiale et la défense) et 11% en marketing. Sur les 5 dernières années, ce sont plus de 20 milliards de dollars qui ont ainsi été investis, souligne l’IFPI. Plus de 7 500 artistes ont été signés sur les différents labels des trois majors en 2013, auxquels s’ajoutent plusieurs dizaines de milliers sur les labels indépendants. « Les nouveaux talents restent la pierre angulaire de l'industrie », assure la fédération qui indique que, dans l’écurie des labels, un cinquième de leurs artistes a été signé au cours des douze derniers mois.
« Il y a une croyance erronée selon laquelle le rôle des labels serait diminué dans l'ère numérique. En fait, c’est le contraire, Internet a augmenté leur importance » affirme l’IFPI. « Bien que le marché de la musique numérique a été transformé par la croissance de nouveaux services, les artistes se tournent encore vers les maisons de disques pour les aider à passer la quantité presque infinie de musique disponible pour atteindre un public de masse. » ajoute la fédération, en soulignant que la majorité des artistes aspirent toujours à être signés. Selon le « Unsigned Guide in the UK », ils sont 70% des non signés à rechercher un contrat d’enregistrement en label. Ce qui les y conduit ? Les moyens marketing et promotionnels (pour 76% d’entre eux), le tour support (58%) et l’avance financière versée par le label (pour 45%).
Le rapport note que les coûts de développement d’un artiste sur un marché majeur demeurent substantiels :
Avances | 50 000 à 350 000 USD | 10 à 17.5% |
Coûts d’enregistrement | 150 000 à 500 000 USD | 25 à 30% |
Production vidéo | 50 000 à 300 000 USD | 10 à 15% |
Tour support | 50 000 à 150 000 USD | 7.5 à 10% |
Marketing et promotion | 200 000 à 700 000 USD | 35 à 40% |
Total | 500 000 à 2 millions USD |
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L’IFPI pointe l’importance d’investir dans le répertoire local, en relevant le pourcentage des artistes locaux présents dans le Top 10 albums des pays en 2013 : 100% au Japon, 90% aux Etats-Unis, en Italie, en Suède et au Brésil, 86% en Espagne, 80% aux Pays-Bas, 78% au Danemark, 75% en France, 71% au Royaume-Uni, 70% en Allemagne, 56% en Norvège…
Quant à l’importance du spectacle vivant face au marché de la musique enregistrée, la fédération le relativise. « Les performances live n’ont pas encore remplacé les enregistrements comme moteur de l’industrie musicale » considère-t-elle.
Pour télécharger le rapport (40 pages, agrémentées d’études de cas parmi lesquels Lorde, Pharrell Williams et Ed Sheeran) > http://www.ifpi.org/content/library/Investing_In_Music.pdf.