Le Samup interpelle le Snep et les majors
Parmi les réactions à l’abandon du projet CNM, le Samup se distingue. Dans un communiqué publié le 19 septembre, le syndicat d’artistes musiciens (3 760 membres) « salue la décision courageuse et réaliste d’Aurélie Filippetti de suspendre le projet du CNM », estimant que « dans un contexte économique particulièrement difficile, le maintien d’un projet initié par le gouvernement précédent sans souci de financement serait irresponsable ». Le Samup interpelle au passage les majors, qu’il estime « en grande partie responsables » de leur situation actuelle « du fait de leurs décisions calamiteuses depuis l’arrivée d’Internet », et revient sur son cheval de bataille récurrent de la spoliation des artistes.
« Face à la grave situation économique que connait notre pays, il serait temps que le Snep prenne conscience qu’il n’est pas le centre du monde, fasse preuve de responsabilité et ait le sens de l’intérêt général. Les majors qui ne sont pas à l’origine de la création contrairement à ce qu’elles tentent d’affirmer, ne seront crédibles dans leurs revendications que le jour où elles arrêteront de confisquer les droits des artistes comme elles le font actuellement via la convention collective nationale de l’édition phonographique », écrit son secrétaire général François Nowak. Le Samup rappelle au passage qu’il a toujours été critique envers l’Hadopi (« institution qui coûte cher et a une efficacité tout à fait contestable puisque circonscrit au seul peer to peer alors que les échanges se font depuis longtemps sur d’autres réseaux ») et qu’elle « ne résout en rien le problème des artistes qui ne perçoivent aucune rémunération sur les utilisations qui sont faites de leurs enregistrements dans le cadre du téléchargement légal ou illégal ».
Le syndicat réclame une « véritable réflexion, qui aboutisse à la mise en place d’un Internet équitable pour tous les acteurs de la filière » et à une « juste rémunération pour les artistes », sans lesquels les contenus exploités sur Internet n’existeraient pas. « Les plaintes d’une industrie, qui prétend parler au nom de l’ensemble du secteur musical, au motif que les promesses d’hier d’un nouveau soutien à ses activités ne peuvent être tenues pour des raisons financières clairement exposées par la nouvelle ministre de la Culture, frisent l’indécence » ajoute le Samup dans son communiqué. .