Le rapport Bordes critiqué par les principales radios musicales
Dans un communiqué commun, les principales radios musicales nationales - RFM, Fun Radio, Rire & Chansons, NRJ, RTL2, Chérie FM, Nostalgie et Virgin Radio - critiquent vertement le rapport Bordes dont elles jugent les propositions « anachroniques et inappropriées ». Si le document reconnait le contexte auquel les radios sont confrontées (« concurrence massive et non régulée d'offres d'écoute gratuites et illimitées, chute de la production francophone et émergence d'une nouvelle scène « made in France » non-francophone plébiscitée par le public ») et évoque une modulation des quotas « dans le sens d'une plus grande souplesse, après avoir reconnu qu'on avait trop souvent mis à la charge de certaines catégories d’opérateurs les maux du secteur de la musique », elles estiment que les préconisations présentées sont aux antipodes de ces constats et n'apportent aucune réponse face à la concurrence sauvage des offres numériques.
Par ailleurs, les radios musicales s’opposent fermement à la révision des barèmes de la rémunération équitable (« déjà notablement réévalués en 2007 et dont les redevances n'ont depuis lors cessé de croître, tandis que le marché publicitaire se dégradait »), à la mise en place de seuils maximaux de diffusion de titres francophones (« pour contraindre les radios musicales à exposer encore davantage, et pour répondre à des intérêts économiques particuliers, le catalogue des nouveautés imposées par les multinationales de la musique ») et à une nouvelle contribution à la création dont elles devraient supporter la charge.
« Les radios ne sauraient accepter une mise sous tutelle artistique inacceptable qui porterait atteinte à leur liberté éditoriale et aurait des conséquences négatives sur la diversité du paysage radiophonique, au détriment du public, des artistes et de la filière musicale indépendante, qui n'y est pas favorable. », déclarent les stations des groupes Lagardère, NRJ et RTL. Elles interpellent les pouvoirs publics pour mettre en place un dispositif d'allègement des contraintes actuelles leur laissant les moyens de décider de leurs contenus éditoriaux, tout en soumettant parallèlement les acteurs dérégulés que sont les plates-formes d'écoute illimitée à la demande et de téléchargement de musique sur internet à un socle minimum de normes, sous l'égide et la tutelle du CSA.