Le légendaire guitariste américain J.J. Cale s’est éteint
Le chanteur, guitariste, auteur et compositeur américain J.J. Cale s’est éteint le 26 juillet à l’hôpital de La Jolla en Californie, des suites d’une attaque cardiaque, à l'âge de 74 ans. Né à Oklahoma City, de son vrai nom John Weldon Cale (il adopta les initiales J.J. pour se distinguer de John Cale du Velvet Underground), il est devenu célèbre avec ses titres « After Midnight » et « Cocaïne », immortalisés par Eric Clapton, mais aussi « Magnolia », « Crazy Mama », « Don’t Cry Sister », « Call Me The Breeze », « Cajun Moon » et autres classiques. Il laisse seize albums studio (qu’il produisait lui-même), enregistrés entre 1971 et 2009.
Reconnaissable à son style particulier (laid-back), son jeu décontracté (influencé par Les Paul, Django Reinhardt, Jimmy Reed et Hank Williams), son toucher unique, son chant lancinant et nonchalant, le père du « Tulsa Sound » (un mélange de country-rock, de blues, de jazz et de folk), perfectionniste malgré les apparences, a influencé de nombreux artistes tels Eric Clapton, Lynyrd Skynyrd, Santana, The Allman Brothers, Freddie King, Captain Beefheart, Deep Purple, Chet Atkins, Johnny Cash, The Band, John Mayall, Mark Knopfler ou Beck. En 2006, l’album « The Road to Escondido » enregistré avec Eric Clapton, lui avait valu un Grammy Award.
« La célébrité ne m’intéresse pas » disait J.J. Cale, qui a cultivé l’anonymat tout au long de sa carrière. Discret, peu médiatisé, préférant la tranquillité aux lumières, installé dans un mobil-home en Californie, injoignable, il faisait peu de tournées, ne sortant de sa retraite que pour la sortie de ses albums, de plus en plus espacés, dont le dernier « Roll on » est paru en 2009. « Ma supposée paresse semble être un très bon outil pour commercialiser mes albums » ironisait-il dans la presse (Guitare et Clavier en 1993). « Je suis une personne de l’ombre. Je n’ai pas un nom connu. Les gens ont entendu ma musique mais toutes mes chansons connues le sont devenues en étant interprétées par d’autres… Mais c’était mon but », avait-il confié au Chicago Sun Times en 1990.
Dans un communiqué, la ministre de la Culture Aurélie Filippetti a salué la mémoire d'un « grand artiste qui a profondément influencé le goût musical de son époque ».