Le label participatif Spidart en procédure judiciaire
Spidart va mal. Au point d’avoir pris contact avec le tribunal de commerce de Lyon « en vue de l’ouverture d’une procédure qui préserve au mieux les intérêts de l’entreprise ». Si le site – qui permet aux fans d’investir dans la production d’artistes encore inconnus – a enregistré une croissance indéniable depuis sa création en octobre 2007, celle-ci « ne s’est pas faite sans contraintes, notamment en termes de financement, puisqu’elle a nécessité, au-delà des efforts et de l’implication de chacun, de disposer de fonds propres plus importants » explique son fondateur Nicolas Claramond. « Nous avons entrepris, dans cette perspective, des démarches et pris contact avec plusieurs fonds d’investissement, qui se sont montrés intéressés ; leur processus de décision (6 à 8 mois) s’est cependant révélé incompatible avec nos contraintes d’exploitation. Ceci nous a mis en difficulté ». Et a donc conduit la société Spidinvest à demander la mise en redressement judiciaire.
Nicolas Claramond tente de rassurer les internautes : « Spidinvest dispose d’atouts incontestables qu’il est dans nos intentions de valoriser au mieux, avec le souci de mener à bien les projets actuellement en cours. C’est l’objectif que nous poursuivons actuellement, pour lequel nous avons pris des contacts, indépendamment de ce qui précède » indique-t-il sur le site. Selon une source interne, les salariés « n'étaient plus payés depuis plusieurs semaines, les comptes bancaires sont bloqués et les artistes ne savent pas si leurs fans reverront un jour les sommes qui ont été investies », rapporte Challenges.fr.
Les difficultés de Spidart – qui fut le premier label participatif à se créer en France – suscitent l’inquiétude des sites concurrents. « Ce n'est pas une bonne nouvelle pour les labels musicaux communautaires. Ca risque d'entamer la confiance des internautes dans le modèle d'affaires », commente Sevan Barsikian, DG de MyMajorCompany (qui a réalisé un chiffre d’affaires de 3,5 millions d’euros pour les trois premiers trimestres 2009, avec un objectif pour l'année supérieur à 4 millions d'euros). MyMajorCompany précise avoir pris toutes les précautions pour protéger l’argent des internautes, qui est placé sur des comptes de tiers.