La musique crée 8 milliards d’euros de valeur annuelle en France
Huit milliards d’euros, c’est la valeur annuelle créée par la musique et la filière musicale en France, selon les estimations de Jean-Noël Tronc. « Il est normal d’identifier son écosystème réel » explique le directeur général de la Sacem qui, dans un entretien aux Echos judicieusement publié le 21 janvier, soit à 5 jours de l’ouverture du Midem, dresse un inventaire très large de l’économie directe et indirecte générée par la musique : produit de la gestion collective (droits d’auteur, droits voisins), ventes de musique enregistrée (physiques et numériques), édition, spectacle vivant (privé et public), ventes d’instruments de musique et d’équipement audio grand public, chiffre d’affaires publicitaire des radios et télévisions musicales, chiffre d’affaires des discothèques et bars à ambiance musicale…
L’écosystème de la musique | Estimation |
Droits collectés par les sociétés d’auteurs, compositeurs et éditeurs | 900 M€ |
Droits voisins | 197 M€ |
Marché de la musique enregistrée (taxes et marges incluses) | 800 M€ à 1 milliard € |
Edition (chiffre indiqué par la CSDEM) | 200 M€ |
Marché du spectacle vivant privé | entre 650 et 900 M€ |
Spectacle vivant public (chiffre « largement sous-estimé ») | 350 M€ |
Ventes d’instruments de musique | 630 M€ |
Equipement grand public (hi-fi, baladeurs, « docking stations ») | 700 M€ |
Chiffre d’affaires publicitaire brut des radios | 1,2 milliard € |
Chiffre d’affaires publicitaire brut des télévisions musicales | 425 M€ |
Chiffre d’affaires des discothèques et bars à ambiance musicale | 1,728 milliard € |
Au total, la musique, qui est la première pratique culturelle des Français, pèserait ainsi « au moins de 6 à 8 milliards d’euros ». Pour Jean-Noël Tronc, la question principale – dont il attend que traite la mission Lescure – est celle du « partage de valeur entre les industries culturelles d’un côté et les industries électroniques, informatiques et internet de l’autre ». Considérant qu’« un transfert massif de valeur s’est opéré depuis quinze ans en Europe entre ces deux mondes », il dénonce les disparités fiscales, « l’irresponsabilité civile et pénale dont bénéficient les opérateurs techniques de l’internet » et « l’exception numérique » par laquelle des secteurs industriels « bénéficient aujourd’hui d’une asymétrie injustifiée de régulation à laquelle il faut mettre fin ». Le directeur général de la Sacem dit attendre de la mission Lescure « qu’elle mette en avant cette dimension clef de l’économie de la culture, qui est d’être une économie de l’offre ». Et qui génère aussi des emplois : 1,5 million pour les industries culturelles françaises, « essentiellement non délocalisables » et 15 millions en Europe, selon les estimations d’une étude de 2010. « En vérité, l’avenir des industries numériques européennes, ce sont les industries culturelles. Il nous faut pour 2014 un vrai agenda européen allant dans ce sens » conclut Jean-Noël Tronc.