La Global Repertoire Database échappe à Paris
La Global Repertoire Database (GRD) aura son siège social à Londres et son centre opérationnel à Berlin. La base de données mondiale des œuvres musicales et de leurs métadonnées, qui fait l’objet d’une préfiguration pilotée par le cabinet Deloitte, échappe donc à Paris qui était lice pour l’accueillir. Au grand regret de Jean-Noël Tronc, directeur général de la Sacem, qui souligne que c’est un pays de copyright et non pas de droit d’auteur qui accueillera finalement la future base de données de référence. « La GRD nous a échappé. C’est un sujet d'intérêt général, c'est une très grosse start-up qui est en train de se créer. J'ai alerté les ministres sur son importance » a-t’ il commenté lors de la conférence de presse de la Sacem le 15 mai, en insistant sur Ia nécessité d'être très attentif au développement de ce projet, capital pour l'écosystème musical et pionnier pour les industries culturelles. Le prix des loyers, Ia non-flexibilité des emplois et un système fiscal contraignant sont les éléments qui auraient servi Ia candidature française, selon Jean-Marie Moreau, de l’Association européenne des auteurs et compositeurs, interrogé par France 24.
ECSA (European Composer and Songwriter Alliance), ICMP (International Confederation of Music Publishers), CISAC (Confédération Internationale des Sociétés d’Auteurs et Compositeurs), Sony/ATV Music Publishing/EMI Music Publishing, Universal Music Publishing, Warner Chappell Music, Apra (Australasian Performing Right Association), Gema (Allemagne), PRS for Music (Royaume-Uni), Sacem (France), STIM (Suède), Apple, Google et Omnifone composent le groupe de travail qui planche sur ce projet. Objectif : créer une nouvelle infrastructure globale de gestion des droits musicaux, permettant à terme de faciliter l'obtention des licences pour les services de musique en ligne, ainsi que des gains d'efficacité pour tout l'écosystème musical, en réduisant les coûts de traitement des données et en accélérant les processus de répartition des droits, avec pour effet attendu de faciliter la diffusion des œuvres.
L’ouverture du bureau de Londres est prévue pour cette année. Celui-ci fonctionnera dans un premier temps en synergie avec l'équipe actuelle de pilotage. Celle du centre à Berlin (inscription et traitement des données) devrait intervenir dans un second temps, pour que ce projet pharaonique soit opérationnel d'ici deux ans.