La filière musicale interpelle le futur patron de France Télévisions
Sitôt annoncée par le président de la République, la nomination de Rémy Pflimlin à la présidence de France Télévisions, où il succèdera à Patrick de Carolis le 24 août prochain, est déjà commentée par la filière musicale. Le nouveau patron de la télévision publique est très attendu sur le dossier de la place de la musique sur les antennes. La Sacem se réjouit de sa nomination, « eu égard à sa compétence incontestable et à sa connaissance du service public » et considère qu’il « dispose des atouts requis pour conduire une politique ambitieuse de soutien et de préservation de la création audiovisuelle comme musicale ». Mais elle a aussitôt tenu à rappeler au futur président de France Télévisions que « les auteurs, compositeurs et éditeurs de musique attendent qu'il prenne en compte leur attente d'une légitime revalorisation des droits d'auteurs musicaux et d'amélioration de la place de la chanson francophone sur les antennes », tout spécialement sur les chaînes généralistes aux heures de grande écoute. « De par sa sensibilité et son engagement au service de la musique, en tant que président du Festival Musica de Strasbourg ou du Conservatoire national supérieur de musique de Paris, Rémy Pflimlin saura sans doute se montrer à la hauteur de ces justes revendications », espère la Sacem.
L’association Tous Pour la Musique, qui regroupe l’ensemble des organisations professionnelles de la filière musicale (Adami, CSDEM, MMF, Prodiss, Sacem, SCPP, SDLC, SFA, Snac, Snep, SPPF, Una, Upfi, CNV, FCM…) attend de connaître les intentions du futur président concernant la place de la musique et du spectacle vivant sur les différentes antennes de France Télévisions. A l’occasion de l’audition de Rémy Pflimlin par les commissions des affaires culturelles de l’Assemblée nationale et du Sénat, elle a adressé un courrier aux 120 parlementaires concernés, dans lequel elle rappelle que la place accordée à la chanson est en chute libre depuis 2000 avec une baisse de près de 60 % sur France 2 et de 46 % sur France 3, que le temps d’antenne occupé par toutes les formes de musique est extrêmement faible, même en tenant compte de France 4, et que l’exposition des répertoires musicaux, lorsqu’elle a lieu, intervient de plus à des horaires de faible audience.
PLM souhaite « la programmation d’une émission au minimum mensuelle dédiée aux musiques actuelles, dans toutes ses expressions, et en mettant l’accent sur les nouveaux talents – aux heures de grandes écoutes sur France 2, chaîne généraliste et rassembleuse par excellence », et que France Télévisions favorise l’innovation et l’émergence de nouveaux formats en matière d’émissions musicales. Au-delà, « les professionnels de la musique attendent des pouvoirs publics l’ouverture d’une réflexion qui devra déboucher sur des mesures incitant les diffuseurs à consacrer davantage de place à la musique et aux émissions de variétés ».