La diffusion des spectacles en 2009 : en hausse, mais…
Le Centre National de la Chanson, des Variétés et du Jazz, vient de publier, pour la cinquième année consécutive, ses statistiques sur la diffusion des spectacles de variétés et de musique actuelles. Les principaux chiffres témoignent d’une croissance de l’activité en 2009 mais le CNV y voit « une hausse en trompe-l’œil ».
Basés sur les déclarations de 3 040 exploitants de salles, producteurs ou diffuseurs de spectacle, les chiffres 2009 sont à la hausse : de 3 % en ce qui concerne le nombre de représentations payantes (34 963 sur un total de 40 496)), de 13 % quant au nombre de déclarants et de 21 % pour le nombre d’entrées (19,4 millions de spectateurs au total. La progression est surtout importante sur l’assiette déclarée (billetterie et contrats de cession) qui, après avoir accusé une baisse de 11 % en 2008, a grimpé de 42 % l’an dernier, à 605,4 millions d’euros.
Les chiffres clés Evol. 2008/09
Nb de représentations | 40 496 | 0 % |
Dont représentations payantes | 34 963 | + 3 % |
Nb total d’entrées | 19 415 466 | + 21 % |
Dont représentations payantes | 17 893 807 | + 23 % |
Recettes (billetterie et contrats de cession HT) | 605,4 M€ | + 42 % |
Dont représentations payantes | 593,4 M€ | + 43 % |
39 % des représentations ont lieu dans des salles dédiés aux musiques actuelles. Les festivals comptent pour 20 % de la fréquentation et 13 % de la billetterie, avec une fréquentation moyenne par représentation supérieure (889 entrées) mais un prix d’entrée nettement inférieur (22 euros HT contre 33 euros pour l’ensemble des représentations).
En moyenne, une représentation payante compte 555 entrées, avec un prix moyen du billet de 33 euros HT, mais il existe de très fortes disparités par genre de spectacle ou type de lieux de diffusion. « Sur la base des déclarations effectuées représentation par représentation, soit 60 % du nombre total de représentations, il apparait que la médiane est proche de 210 pour la fréquentation des représentations payantes tandis que le prix média hors taxe du billet par spectateur payant est de l’ordre de 12 euros » indique le CNV.
Sur le total des représentations déclarées, 56 % enregistrent moins de 200 entrées et 25 % entre 200 et 600. Elles sont 9 % à afficher une fréquentation de 600 et 1 000 entrées, 6 % entre 1 000 et 3 000, 3 % entre 3 000 et 6 000 et 1 % au-delà (ces dernières générant 37 % de la billetterie. 19 représentations ont compté plus de 50 000 entrées (Johnny Hallyday, Mylène Farmer, Coldplay, Depeche Mode, U2, AC/DC, les Vieilles Charrues…). A noter que les dix principaux déclarants concentrent 6 % du nombre de représentations pour 42 % de la billetterie générée, et les 20 principaux 11 % des représentations pour 57 % de la billetterie.
Une concentration qui cache des disparités
Pour le CNV, la forte hausse de la billetterie est liée à l’augmentation de la fréquentation moyenne et du prix moyen du billet. Mais plus globalement, « la croissance en 2009 est imputable aux spectacles des artistes à forte notoriété, diffusés dans des lieux à haute capacité » observe Jacques Renard, nouveau directeur général de l’établissement. L’effet « grosses productions » pèse fortement sur l’ensemble des données 2009, puisque, en excluant ces spectacles et ceux des cabarets (qui ont intégré le CNV l’an dernier), les recettes sont en baisse de 1 % par rapport à 2008 et le nombre de représentations de 4 %.
Pour 2010, le Centre National de la Chanson, des Variétés et du Jazz table sur une légère et satisfaisante augmentation des recettes, « due en partie à l’augmentation de notre capacité de recouvrement et à l’effet cabarets » explique Jacques Renard. « Mais ces chiffres ne sont qu’une photographie du marché et ne reflètent pas la santé économique des entreprises quant aux conditions de production. Tout ne va pas bien pour les sociétés basées en France. Les petites et moyennes productions éprouvent de vraies difficultés ».
Des évolutions qui interpellent
Il précise que ce sont les jauges moyennes qui ont le plus de mal. Un constat partagé par bon nombre d’acteurs et observateurs qui évoquent la disparition d’une « middle class » d’artistes. « C’est une perspective qui risque d’arriver » convient le directeur général du CNV. Dans ce contexte difficile, a aussi été évoquée, lors de la présentation des statistiques dans les locaux de l’établissement, la baisse générale des subventions dans la filière musicale. D’où un accroissement des demandes d’aides au CNV, sans parler du plan de soutien aux entreprises en difficultés (« Nous avons reçus 50 demandes dès la première séance » indique Jacques Renard.
Enfin, l’organisme est interpellé par les évolutions des entreprises de la filière, en termes d’activité, avec le développement du 360° et la tendance des maisons de disques à intégrer la scène (cf. le rachat de Nous Productions en juillet par Warner, après celui de Camus Productions). « Nous tenons compte de la liasse fiscale et du code APE des entreprises, sans doute va-t-il falloir prendre en compte le poids du spectacle dans leur activité. Cela nous amène à réfléchir si la distinction disque, spectacle ou internet est toujours pertinente », commente Séverine Morin, responsable du pôle Ressources et Communication au CNV.
La diffusion par genre % représentations % Assiette
Chanson | 25 % | 37 % |
Comédie musicale | 3 % | 8 % |
Jazz et musiques improvisées | 13 % | 4 % |
Pop-rock et genres assimilés | 13 % | 22 % |
Rap / hip hop / reggae et assimilés | 4 % | 3 % |
Musiques électroniques | 3 % | 1 % |
Musiques du monde | 9 % | 3 % |
Humour | 21 % | 11 % |
Cabarets, revues | 3 % | 5 % |
Autres | 6 % | 5 % |
La diffusion par région Nb représentations Assiette déclarée
Alsace | 788 | 15,19 M€ |
Aquitaine | 1 463 | 20,85 M€ |
Auvergne | 906 | 9,08 M€ |
Basse-Normandie | 626 | 8,54 M€ |
Bourgogne | 694 | 10,01 M€ |
Bretagne | 1 796 | 19,86 M€ |
Centre | 1 014 | 11,60 M€ |
Champagne-Ardenne | 451 | 5,51 M€ |
Corse | 43 | 0.30 M€ |
Franche-Comté | 459 | 9,02 M€ |
Haute-Normandie | 650 | 11,15 M€ |
Ile-de-France | 16 479 | 253,04 M€ |
Languedoc-Roussillon | 1 000 | 17,00 M€ |
Limousin | 265 | 4,57 M€ |
Lorraine | 598 | 15,45 M€ |
Midi-Pyrénées | 1 828 | 23,75 M€ |
Nord-Pas de Calais | 1 445 | 21,54 M€ |
Pays de la Loire | 2 216 | 35,05 M€ |
Picardie | 379 | 4,39 M€ |
Poitou-Charentes | 859 | 9,05 M€ |
Provence-Alpes-Côte d’Azur | 2 575 | 45,70 M€ |
Rhône-Alpes | 3 620 | 50,98 M€ |
Dom | 79 | 1,05 M€ |
Sans distinction | 263 | 2,72 M€ |
TOTAL | 40 496 | 605,42 M€ |
L’Ile-de-France concentre la plus grande partie de l’activité spectacles de l’Hexagone (45 % des représentations et 42 % de la billetterie) devant les régions Rhône-Alpes, Paca et Pays de Loire. A elles quatre, ces régions comptent pour 70 % de la billetterie.
La diffusion par type de structure % représentations % Nb entrées % billetterie
Sociétés commerciales | 40 % | 63 % | 80 % |
Associations | 44 % | 27 % | 15 % |
Secteur public | 15 % | 10 % | 5 % |