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L’Adami pour un partage renégocié de la valeur

14 Février 2014 , Rédigé par Gildas Lefeuvre Publié dans #Artistes

L’Adami va bien, « avec pour 2013 la meilleure perception de son histoire, la meilleure répartition également » a-t-elle annoncé lors de sa conférence de presse au Midem. L’an dernier, ce sont 47,39 millions d’euros qui ont été versés aux artistes (contre 36,57 M€ en 2012), dont 26,18 millions aux artistes de la musique (22,52 M€ l’année précédente). En termes de vente et de diffusion, quelques 243 748 phonogrammes ont été traités, au bénéfice de 60 032 artistes. Mais tous ne sont pas logés à la même enseigne car 20% d’entre eux concentrent 85% des droits perçus et les 5 comptes les plus importants ont vu leur rémunération augmenter de 56% en 3 ans, a indiqué l’Adami en publiant pour la première fois la pyramide de ses répartitions.

 

Droits versés en 2013

% des artistes

50 000 € et +

0,16%

10 000 à 50 000 €

1,5%

2 000 à 10 000 €

7,2%

300 à 2 000 €

23,9%

0 à 300 €

67%

Répartitions globalement en hausse donc, mais avec d’importantes inégalités et une dure réalité : les droits voisins ne constituent, pour l’écrasante majorité des artistes, que des revenus marginaux. En tout cas, loin de leur permettre de vivre décemment. Cela n’empêche pas l’Adami d’expliquer au cours de sa conférence de presse sa capacité à gérer les nano-paiements, les vertus de la gestion collective et comment elle « représente d’ores-et-déjà, en France et dans le monde, le modèle économique de demain ». La société civile des artistes-interprètes principaux se félicite que plusieurs de ses propositions aient été reprises par les rapports Lescure et Phéline qui « aboutissent à la conclusion que la gestion collective peut être une bonne solution » selon son président Bruno Boutleux.

Si 2013 a été une année historique pour l’Adami, elle a aussi cristallisé les revendications quant au partage de la valeur. La société civile avait, au précédent Midem, mis en avant la rémunération des artistes dans le contexte numérique : 0.43 € pour un album vendu 9.99 € sur iTunes, 0.004 € pour un stream premium et 0,001 € pour un stream gratuit. « Le rapport artiste/producteur nous laisse penser que le compte n’y est pas. Le partage de la valeur n’est pas équitable » considère Bruno Boutleux. « Il faut maintenant dépasser le stade des rapports », ajoute-t-il en se félicitant de la proposition de la ministre de la Culture pour des négociations entre producteurs et artistes. « Mais nous ne négocierons pas un Smic du numérique sous prétexte d’une négociation concertée » prévient l’Adami, en rappelant le modèle américain (SoundExchange) et la répartition décidée par le législateur : 50% pour les producteurs, 45% pour les artistes (auxquels ont été répartis 208 M€ en 2012) et 5% pour les musiciens, avec une gestion collective obligatoire du webcasting. Et de conclure par « Aurélie, c’est encore loin l’Amérique ? »…

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