Kiss Kiss Bank Bank veut être l’alternative aux labels participatifs
Après avoir testé une version prototype depuis septembre dernier, Kiss Kiss Bank Bank a lancé sa v1 en mars. La plateforme, qui se définit comme une alternative aux labels participatifs, propose un modèle proche mais radicalement différent. Les internautes peuvent participer à la naissance ou au développement de projets en achetant des parts de 10€ qui leur donnent un accès à des zones de contenus exclusives, des bonus et à un pourcentage du chiffre d’affaires selon les projets. Mais au contraire des labels participatifs, KKBB n’intervient pas – une fois l’objectif financier atteint – dans la réalisation des projets. Il incombe aux artistes de valoriser au mieux leur relation avec leur communauté d’amis et de fans : albums, places de concerts, inédits, backstages, aftershows, dédicaces, invitations en studio ou aux répétitions, crédits dans les livrets, chansons sur mesure, featurings, rencontres avec les artistes, DJ sets à domicile... La rétribution financière des internautes est optionnelle en fonction de la nature des projets et est librement fixée par l’artiste.
« Nous ne nous substituons pas aux labels. Notre objectif n’est pas de nous servir du web pour devenir producteurs mais de proposer un outil d’intermédiation entre les artistes et les internautes, d’élargir les possibilités de financement des projets », explique Vincent Ricordeau, président et cofondateur de la plateforme, avec Ombline Le Lasseur (ex Delabel Editions et Source), directrice artistique et contenus, et Adrien Aumont, directeur marketing et communication. Les projets sont soigneusement étudiés avant d’être validés. Les artistes, en démarrage ou confirmés, doivent être déjà liés à un producteur. Parmi ceux qui sont exposés sur le site : Paco Volume (Discograph), Bonga (Lusafrica), Greenshape (Sober & Gentle), Cock Robin, Tom Poisson…
Le modèle économique de KKBB : un pourcentage sur les levées de fonds uniquement lorsqu’elles sont validées, « ce qui rend notre modèle beaucoup plus solide » souligne Vincent Ricordeau. Pour la v2 qui sera lancée en mai, sur 10 € versés par l’internaute, 1,64 € ira à la TVA, 7 € iront au projet et 1,36 € à la plateforme. Financé par le fonds d’investissement XAnge Private Equity, filiale de la Banque Postale, Kiss Kiss Bank Bank est le seul site de « crowdfounding » à intégrer la TVA. L’argent des internautes reste sur un compte séquestre tant que l’objectif de levée de fonds du projet n’est pas atteint. La plateforme a un droit d’audit sur tous les projets et éliminera tout artiste qui ne tiendrait pas ses engagements sur les rétributions financières promises.
Dans un premier temps, Kiss Kiss Bank Bank – qui se veut l’équivalent français du site américain Kickstarter.com – a agrégé des projets exclusivement musicaux (album, maxi, concert, tournée, livre audio, outil marketing) mais s’ouvrira dès sa v2 au spectacle, à l’humour, au documentaire (comme celui, déjà validé, de Tom Dicillo sur les Doors), au jeu vidéo, à la mode, au design, au journalisme, à l’art contemporain… Objectif avoué : « Nous positionner comme la première plateforme participative généraliste en Europe ». Voir le site : www.kisskissbankbank.com