FOCUS > Les Français et la musique...
Selon ce sondage réalisé en décembre 2010 et qui avait été présenté lors du Midem, la musique arrive en deuxième position pour 47 % d’entre eux (mais en premier chez les 15-24 ans avec 73 % des réponses), derrière la télévision (64 %) et la lecture (54 %). Suivent ensuite le cinéma (pour 42 %), les arts de la scène (théâtre, danse…, pour 17 %) et les jeux vidéo (6 %). Malgré la disponibilité très importante de la musique et sa facilité d’accès démultipliée ces dernières années qui pouvaient faire craindre un effet de saturation auprès du public, la place de la musique est relativement stable et l’enthousiasme des Français reste entier, note Claire Giraudin, responsable des études et de la communication extérieure de la Sacem, en soulignant qu’elle est décrite par 80 % de nos concitoyens comme une « passion » ou un « plaisir ».
Ils sont 96 % à déclarer écouter de la musique, 84 % à en écouter quotidiennement, 68 % à y consacrer 30 mn ou plus par jour et 20 % (soit 1 Français sur 5) à en écouter plus de 2 heures par jour. Le temps d’écoute quotidien moyen est estimé à 1 heure et 10 minutes, mais il serait en réalité supérieur, les interrogés ayant tendance à ne prendre en compte dans leurs réponses que l’écoute active, en omettant l’écoute d’ambiance ou d’accompagnement. Pour 92 %, la maison reste le lieu privilégié pour s’y consacrer, suivie par la voiture (74 %), les lieux festifs et moments de détente (62 %), les déplacements hors voiture (transports en commun ou voyages, pour 20 %) et les lieux et moments d’attente (20 %).
La chanson française en tête
En termes de répertoires, la chanson française vient en tête des préférences pour 51 % des interrogés, devant le classique et les variétés internationales (ex-aequo avec 34 % chacun), le rock et la pop (31 %) puis le jazz (22%). Un top 5 similaire à celui que constatait un sondage similaire effectué par la Sacem en 2005. « Le système des quotas a créé un cercle vertueux qu’il est nécessaire de pérenniser » explique, fort de ces résultats, Bernard Miyet, président du directoire. La Sacem incite au passage les diffuseurs à accentuer l’exposition des nouveaux talents et la rotation des titres pour favoriser la diversité, et « demande aux autorités de régulation de s’assurer de l’application de bonne foi des règles du dispositif, pour offrir une exposition maximale aux créateurs et artistes notamment émergents ». Les critères d’appréciation d’une chanson, selon le sondage : la mélodie et la composition pour 47 %, le texte pour 28 % et l’interprète pour 14 %. « Le travail des créateurs est donc ce qui touche le plus le public » s’empresse de souligner la Sacem.
Les modes d’écoute restent classiques
La radio reste le moyen préféré pour écouter de la musique (36 % des interrogés, mais radio et télévision totalisent 44 %), devant la traditionnelle chaîne hifi (17 %) puis les supports physiques CD et DVD (14%), même si l’on assiste à un développement très net des nouveaux usages, notamment chez les plus jeunes. Ce qui permet à Bernard Miyet de rappeler que « la radio et la télévision jouent toujours un rôle crucial en termes d’exposition du répertoire francophone et de la production nationale » et qu’ « il importe de pérenniser et renforcer les cadres législatifs et réglementaires existant pour les médias traditionnels, Internet n’étant pas encore le vecteur prescripteur majeur pour la promotion et la diffusion des œuvres et des créateurs ». Selon le sondage, Internet – tout comme les baladeurs – n’est cité comme moyen d’écoute favori par seulement 6 % de l’ensemble des interrogés, et le téléphone portable par 4 %. Chez les 15-24 ans en revanche, 27 % privilégient les baladeurs numériques et 13 % les téléphones portables, mais la radio arrive en deuxième position avec 20 % des réponses.
La radio privilégiée pour la découverte
La radio est aussi considérée comme le lieu de découverte privilégié pour découvrir de nouveaux titres ou de nouveaux artistes (pour 70 % des Français, 79 % si on y ajoute les radios en ligne). La télévision est citée par 58 % des sondés, la recommandation d’un proche par 38 % et Internet par 33 % (24 % si on retire les radios en ligne). Chez les 15-24 ans, Internet vient en premier pour 82 % d’entre eux, la radio pour 57 % et la télévision pour 47 %. Si la place de la musique sous toutes ses formes augmente sur le petit écran, la place de la chanson s’est fortement réduite. Son volume de diffusion sur les chaînes généralistes a diminué de 37 % en moyenne entre 2000 et 2009 et de plus de 51 % aux heures de grande écoute. Le sondage souligne que, de manière globale, les émissions musicales programmées sont sévèrement jugées par les Français : 61 % trouvent qu’« elles se ressemblent toutes » et 51 % qu’elles ne correspondent pas à leurs attentes. « Il est impératif de redonner une place à la chanson et aux répertoires musicaux dans leur diversité, en sachant donner leur chance aux talents émergents sur les antennes du service public », commente Bernard Miyet.