FOCUS : L’action culturelle de la Sacem sur les musiques actuelles
La Sacem a consacré 14,5 millions d’euros à son action culturelle en 2009. Soutien au spectacle vivant, à la création et à la formation dans tous les genres musicaux… Au total, une cinquantaine de programmes sont en œuvre. Avec pour principe, une articulation cohérente et complémentaire pour aider les créateurs à différentes étapes clés de leur développement, un suivi engagé. La Sacem souligne volontiers que sa vocation n’est pas de « subventionner » la création mais plutôt de l’encourager, en jouant un rôle de partenaire pour permettre aux talents d’émerger, de se professionnaliser et d’exister sur les différents marchés de la musique.
C’est dans cette approche que travaille Lilian Goldstein, infatigable responsable des musiques actuelles au sein de l’action culturelle de la société des auteurs. « Depuis 2-3 ans, le contexte s’est élargi. Il y a le savoir-faire mais aussi le faire-savoir. La Sacem est au croisement de tout. Elle n’est pas spectateur mais acteur » insiste-t-il, en considérant que l’action culturelle fait partie de la valeur ajoutée : « Je parle le langage des créateurs. Ils ont besoin qu’on s’adresse aussi à eux autrement que par les seules clés de répartition ». Les actions menées ? « Ce sont des partenariats financiers mais ça va au-delà. Il y va de l’intérêt général de toute la filière ». Et ces actions sont de plus en plus visibles.
On citera la création de nouveaux programmes, comme l’aide à l’autoproduction : 700 projets reçus par an, 50 aidés à hauteur de 3000 €, avec 1 titre diffusé en streaming sur le réseau Francophonie Diffusion. L’Unac soutient aussi l’autoproduction, en lui accordant un grand prix chaque année (décerné à Thibaud Defever en 2009 et à Fab’M en 2010). C’est aussi le concept des Scènes Sacem, créé il y a un an. Un programme d’aide à l’accompagnement, qui soutient une douzaine de projets par an. « Repérage, accompagnement… nous nous sommes demandés comment aller plus loin » explique Lilian Goldstein. D’où les « cartes blanches Sacem » proposées en direction des festivals, avec 2 ou 3 artistes issus du programme d’accompagnement et 7 à 8 programmations annuelles : aux Francofolies de La Rochelle (Télé, Diving with Andy et Curry & Coco cette année), au festival « Alors… chante ! » de Montauban, à Musiques Métisses (Angoulème), Sud à Arles ou aux Escales de Saint-Nazaire…
Les lieux bénéficient aussi d’un important programme d’aides (800 000 €). « En bénéficient 80 à 90 salles qui font un vrai travail de repérage, et de maillage du territoire, avec des moyens de résidences, un accompagnement au niveau local, régional ou national ». Il cite notamment le Chabada à Angers, Le Grand Mix à Tourcoing, la Cartonnerie à Reims, le Médiator à Perpignan, la Coopérative de Mai à Clermont-Ferrand ou La Laiterie à Strasbourg. « Nous montons des partenariats de 20 000 € avec les salles, avec un vrai recul par rapport à nos actions » indique Lilian Goldstein. La nouveauté, ce sont aussi les soirées « Sacem l’humour » inaugurées en octobre 2009 aux Trois Baudets à Paris, avec 4 plateaux d’humoristes dans l’année. Elles sont uniquement réservées aux professionnels (directeurs de salles et festivals, tourneurs, managers), suivies d’un cocktail et accompagnées d’une captation. Ont aussi été lancées des « Scènes Sacem Jazz » à la Dynamo à Pantin, ouvertes à la fois aux professionnels et au public, avec 3 plateaux de 2 artistes.
Enfin, dernière initiative en date, la tournée du Chantier des Francos, des plateaux de 3 artistes issus du dispositif d’accompagnement de La Rochelle et programmés sur 5 salles (Coopérative de Mai, Chabada, Grand Mix, Médiator, Cartonnerie), pour un coût de 5000 € par salle et par plateau, soit 25 000 € au total. Lilian Goldstein ne chôme pas. Ce qui le fait fonctionner ? « L’envie, les tripes, se mouiller, être passionné… ». Et un engagement indéfectible pour le talent et la création. « La Sacem ne veut pas attendre et voir passe le train, elle s’engage » résume-t-il.