Exposition de la musique dans les médias : Bordes au rapport
Jean-Marc Bordes, ancien directeur général de l’INA et senior advisor chez Arthur D. Little, a remis le 17 mars à Aurélie Filippetti son rapport sur l’exposition de la musique dans les médias. S’appuyant sur une large consultation des professionnels concernés et sur les études disponibles, il dresse un état des lieux détaillé de la situation actuelle et formule diverses propositions pour améliorer l’exposition de la musique francophone et les nouveaux talents dans les médias traditionnels (radio, télévision) et dans les services numériques, afin de soutenir le développement et la créativité du secteur musical face aux mutations technologiques et concurrentielles et aux nouvelles attentes du public.
Considérant que le système des quotas a fait preuve de son efficacité, le rapport juge nécessaire de « le maintenir comme un socle indéboulonnable », tout en l’adaptant. « Il faut surtout que certaines radios musicales privées résistent à la tentation de la diffusion en boucle du Top 10, qui constitue un appauvrissement culturel. Il est donc indispensable et urgent de mettre en place un dispositif visant à empêcher une trop forte concentration des diffusions sur très peu de titres, pour pouvoir continuer à entretenir une diversité culturelle, tout en laissant aux programmateurs une entière liberté éditoriale » explique la mission Bordes.
Le rapport aborde aussi l’économie des vidéomusiques, largement diffusées sur des services numériques, et préconise davantage de symétrie de régulation entre acteurs de la télévision et acteurs du net « qui sont pour l’instant quasiment non régulés ». Idem pour les fichiers d’écoute musicale, « qui sont aujourd’hui largement distribués de manière interactive par des services numériques culturels et viennent concurrencer la radio ».
S’inspirant des préconisations de la mission Lescure en les adaptant, il juge « centrale » la création d’un registre d’immatriculation des programmes comprenant, au-delà des métadonnées, des règles de gestion et des empreintes audio et/ou vidéo. « Tous les services et plateformes distribuant d’une façon ou d’une autre des contenus musicaux et qui s’adressent à la population française doivent respecter des règles, qu’elles aient été volontairement acceptées par les plateformes en question dans le cadre d’un conventionnement ou qu’elles leur soient imposées dans le respect du droit interne et du droit communautaire », considère la mission Bordes, qui préconise par ailleurs une taxe pour la vidéo à la demande.
Pour télécharger le rapport complet (98 pages) : www.culturecommunication.gouv.fr/Actualites/Missions-et-rapports/L-exposition-de-la-musique-dans-les-medias