Disparition de Jack Diéval
Le pianiste et compositeur français Jack Diéval, figure mémorable du jazz et des médias est mort le 31 octobre. Né en 1921 à Douai, il avait animé l’émission de radio « Jazz aux Champs Elysées » entre 1954 et 55, avait travaillé avec Boris Vian (avec lequel il avait écrit « C’est le be bop », « La vie grise », « J’ai donné rendez-vous au vent » et « Ce n’est que l’ombre d’un nuage »), joué à deux pianos avec Daniel Wayenberg, été l’accompagnateur attitré d’Henri Salvador et avait obtenu le Grand Prix du Jazz en 2001.
Personnage atypique, haut en couleurs, touche-à-tout respecté de tous, homme de média, producteur d'émissions célèbres à la radio et à la télévision, Jack Diéval a connu une carrière impressionnante, tant en qualité de compositeur, qui a réussi avec succès à porter la musique française à l'étranger, que d’interprète, à la fois concertiste, soliste, improvisateur, parodier, aimant à rapprocher, dans les concerts, le classique, le jazz et la chanson, se produisant aussi bien au Royal Albert Hall de Londres, au Musikverein de Vienne, au Festival de Cannes ou à la Scala de Milan.
Surnommé « l’impressionniste du jazz » ou « le Debussy du jazz », il avait côtoyé Duke Ellington, Errol Garner, Kenny Clarke, Bill Coleman, Nat King Cole, Dizzy Gillespie, Henri Lemarchand, Georges Prêtre, Jacques Faizant, Raymond Queneau, Jacques Brel… On lui doit aussi le hit « J’ai le mal de toi », composé en 1960, interprété en français par Françoise Hardy (sur des textes de Michel Rivgauche) et en anglais sous le nom de « The way for love » (adaptation d’Al Stillman) par Cher, Shirley Bassey, Frank Sinatra, Dean Martin et Barbra Streisand.
Jack Diéval fit longtemps partie du conseil d’administration de la Sacem où il fut élu en 1982 et dont il devient vice-président en 1984, fonction qu’il occupa régulièrement (en 1985, 88, 93, 96 et 97), se consacrant à la défense du droit d’auteur avec la même passion qu’il nourrissait pour la philosophie, l’ésotérisme et l’humanisme.