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De plus en plus d’artistes insatisfaits de Spotify et du streaming

1 Août 2013 , Rédigé par Gildas Lefeuvre Publié dans #Musique en ligne

Les artistes ne sont pas satisfaits de la rémunération de leur musique par Spotify, jugée unitairement trop faible, et le font savoir. En cause, le modèle économique du streaming développé par des plateformes proposant un catalogue de plus en plus riche et des formules gratuites de moins en moins limités. Seuls les plus populaires tirent leur épingle du jeu en raison des volumes d’écoute, tandis que les artistes émergents et les indépendants se désolent des niveaux très bas de rémunération reversées. Au point que Thom York, le leader du groupe Radiohead, a décidé de retirer ses albums de Spotify, accusant les actionnaires du site d’être les gagnants de ce modèle. « C’est une équation qui ne fonctionne pas » selon Nigel Godrich, producteur du groupe.

Une « petite rébellion sans fondement » estime la plateforme qui indique dans un communiqué avoir reversé 500 millions de dollars aux ayants droit l’an dernier (sans en préciser la ventilation) et prévoit d’en verser 1 milliard fin 2013. « La grande partie de cet argent sert à soutenir de nouveaux talents et à produire de nouvelles musiques de qualité. Nous sommes à 100% engagés à faire de Spotify le service de musique le plus convivial possible pour les artistes et nous parlons constamment aux artistes et aux managers sur la façon dont Spotify peut aider à bâtir leur carrière », se défend le leader du streaming.

Selon un article de Digital Music News paru en 2012, comparant quatre services sur un catalogue de 1280 titres, les artistes percevraient 0.028 dollar par écoute sur Zune, 0.016 dollar sur Napster, 0.013 dollar sur Rhapsody et 0.005 dollar sur Spotify (soit 140 fois moins qu’un téléchargement sur iTunes). La grande majorité des artistes n’atteignent pas de seuil conséquent et dénoncent des contrats opaques, des négociations secrètes entre les sites et les majors, des conditions particulières et un rapport de force en leur défaveur, sauf à prendre le risque d’être exclu de ces circuits de diffusion, vecteurs de visibilité à défaut de générer une économie probante.

« La bataille du streaming ne fait que commencer » titrait le 19 juillet le site Electron Libre, en expliquant que le changement de paradigme qu’il introduit dans l’économie de la musique « prive les acteurs les plus fragiles de l’industrie phonographique de toute perspective de retour sur investissement » et conjugue des effets pervers qui ne profitent qu’à une poignée d’artistes. Le modèle économique du streaming semble n’en être un que pour certains.

 

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