Carte Musique : le gouvernement lance une deuxième tentative
Le gouvernement relance la Carte Musique après l’échec du dispositif mis en place il y a un an. L’initiative, présentée comme une mesure destinée à favoriser la consommation de musique sur les plateformes légales auprès des 12-25 ans, était l’une des principales préconisations de la mission Zelnik. Subventionnée par l’Etat à hauteur de 50 % (pour doubler sa valeur faciale) avec un budget total de 25 millions d’euros par an, elle avait été laborieusement lancée fin 2010 – sous forme uniquement virtuelle – mais n’a pas vraiment décollé. Seulement 50 000 comptes ont été créés (cartes générées, mais pas nécessairement dépensées), avait annoncé le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand au printemps. Chiffres contestés (certains observateurs parlaient de 22 000) et qui constituent un échec cuisant, en regard des ambitions affichées (1 million de clients !), en tout cas bien loin de relancer le marché de la musique dans l’Hexagone, ce à quoi le dispositif (« une mesurette » selon ses détracteurs) était censé contribuer. Le ministre de la Culture en avait convenu et, se disant convaincu qu’il s’agit d’une bonne idée, avait promis de relancer la carte. C’est chose faite, la v.2 est arrivée.
Dans un sondage commandé par les producteurs phonographiques début 2011, 59 % des internautes interrogés avouaient n’avoir jamais entendu parler de la Carte Musique… Pour ne pas réitérer les erreurs de communication (quasi inexistante) de la première version, le ministère de la Culture a prévu une campagne marketing concoctée par l’agence Euro RSCG C&O – tandis que Aegis s’est vu confier le conseil dans l’achat d’espace. Au menu : de nouveaux slogans (« On n’a jamais fini de découvrir la musique », « Un titre acheté, un titre offert »), un « dispositif original » composé d’un film documentaire sur la découverte musicale et d’abribus interactifs présentant les choix musicaux d’artistes de renom (Ayo, BB Brunes, Kitsuné, Oxmo Puccino et Pony Pony Run Run), un nouveau site internet avec une procédure simplifiée (www.lacartemusique.com), « de nouveaux privilèges et offres exclusives » (rencontres avec des artistes, infos sur l’actualité musicale, accès aux coulisses des concerts, visite de studios d’enregistrement) et une version pour smartphones en préparation.
Seize plateformes de musique en ligne sont partenaires de l’opération, mais aussi des acteurs de la grande distribution puisque la nouvelle Carte Musique se décline en version physique (un manque qu’on lui reprochait jusqu’à présent), commercialisée à partir du 25 novembre dans les réseaux Fnac, Carrefour, Casino, Monoprix et Game, sous deux formats : 10 et 25 euros (soit 20 et 50 euros de pouvoir d’achat). Plus visible, plus accessible et plus médiatique, la Carte Musique v.2 espère profiter de l’effet cadeaux à l’approche des fêtes de fin d’année.