24 concerts au domicile du compositeur Pierre Henry
Pierre Henry propose une nouvelle série de 24 concerts exceptionnels chez lui, à son domicile du 12e arrondissement à Paris, du 18 au 30 octobre, à l’occasion de la parution du livre « La maison de sons de Pierre Henry ». Chaque jour (sauf le dimanche 24), le compositeur donnera deux concerts, le premier à 18 heures autour d’un autoportrait (environ 75 mn), le second à 20h30 sur le thème de Dracula (60 mn). Il « spacialisera » en direct dans toute la maison et en multi-diffusion ses nouvelles compositions axées sur le mélange du concret et de l’électronique, avec une sonorisation originale inspirée du cinématographe. 900 personnes, à raison de 40 maximum par concert, pourront assister pour 25 euros (tarif réduit à 15 €, billetterie Fnac et réseau Billetel Carrefour) à ces événements, occasions privilégiées d’aborder l’univers du créateur de la façon la plus proche et dans son environnement de travail, « un rapport intime et pratiquement personnel » commente sa collaboratrice Isabelle Warnier.
C’est la sixième initiative de ce genre proposée par Pierre Henry mais la première organisée en autoproduction (son studio Son/Ré, en partenariat avec le Batofar et SoandUs). Ses précédentes séries de concerts à domicile avaient été organisées dans le cadre du Festival d’Automne à Paris (1996), de Paris Quartiers d’été (2008 et 2009) et par le Centre Pompidou (en 2003 et 2005), rassemblant un public au profil et d’âge très varié. Aujourd’hui âgé de 83 ans, le compositeur a gardé une capacité de travail étonnante.
Le 14 octobre, sortira « « La maison de sons de Pierre Henry », chez Fage Editions, beau livre de 224 pages, rencontre entre le monde onirique de cet innovateur singulier et celui du photographe norvégien Geir Egil Bergjord, avec des textes de François Weyergans, Maurice Fleuret, Yves Bigot… et incluant un CD du programme des concerts de 18h (dont 4 pièces inédites). Le livre a été réalisé avec le soutien notamment de la Ville de Paris, du ministère des Affaires étrangères et européennes, du Fonds d’action Sacem et d’Universal Music France.
(*) Considéré comme l'un des pères de la musique électroacoustique, Pierre Henry est entré au Conservatoire de Paris à l'âge de dix ans (en 1937) pour y faire des études de percussions et d'écriture, a suivi l’enseignement de Nadia Boulanger et Olivier Messiaen, collaboré avec Pierre Schaeffer (de cette rencontre naîtra « Symphonie pour un homme seul » en 1950, première œuvre fondatrice de la musique concrète) et avec le chorégraphe Maurice Béjart pour lequel il a réalisée en 1967 son œuvre la plus connue du grand public : « Messe pour le Temps Présent », coécrite avec Michel Colombier) et comprenant le tube « Psyché Rock ». Pierre Henry a créé en 1959 le premier home studio indépendant en France (Apsome) puis, plus tard, un second studio de recherche musicale, Son/Ré (1982). Il a créé des œuvres acousmatiques marquantes comme « Voyage » (d'après le livre des morts tibétain), « La messe de Liverpool », « L’Apocalypse de Jean », « Les fragments pour Artaud » ou encore « La tour de Babel. En 1997, ses œuvres ont été remixées par des artistes de musique électronique (Fatboy Slim, Coldcut, Saint Germain, Dimitri From Paris…) sur la compilation « Métamorphose » publiée pour les soixante-dix ans du compositeur.