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Marché du disque : la crise, encore la crise…

11 Septembre 2008 , Rédigé par Gildas Lefeuvre Publié dans #Economie & marché


On s’en doutait, les chiffres de vente de la musique enregistrée en France au premier semestre 2008 ne sont guère encourageants. Début septembre, l’Observatoire de la Musique annonçait un recul de 13 % par rapport au 1er semestre 2007, selon les données de l’institut GfK indiquant un chiffre d’affaires de près de 485 millions d’euros TTC. En précisant que la décroissance est due au support physique, en baisse de 15,7 % alors que le marché numérique (6,2% des ventes) progresse de 69,7 %.


Le Snep, qui tenait sa conférence de presse de rentrée le 10 septembre, confirme la tendance et annonce même un recul plus sensible. Selon le syndicat, le marché de détail TTC de la musique enregistrée a baissé de 17,1 % à 442,1 millions d’euros (physique + numérique). En marché de gros, le recul n’est que de 12,2 % sur l’ensemble des ventes, mais de 17,7 % sur les seules ventes physiques.

 

Marché de gros de la musique enregistrée

279 millions €

 - 12,2 %

Singles

5.2 millions €

- 45,2 %

Albums

218.8 millions €

- 15,8 %

Vidéos musicales

18.5 millions €

- 26,8 %

Total ventes de supports

243.0 millions €

- 17,7 %

Téléchargement internet

12.4 millions €

+ 32,3 %

Téléphonie mobile

20.3 millions €

+ 59,5 %

Streaming et abonnements

3.3 millions €

- x par 3,7

Total ventes numériques

36.0 millions €

+ 56,9 %

 

La dégradation du marché physique français sur le semestre est plus forte que celle du marché mondial (-12%), convient le Snep, en soulignant toutefois d’importantes disparités (-25 % aux Etats-Unis, -20µ au Canada, -5 % en Allemagne, + 1% au Japon, - 2% en Espagne…). Les ventes d’albums sont en baisse de près de 16 % par rapport au 1er semestre 2007 et auront perdu 55 % depuis 2002. La situation est encore plus dramatique pour les ventes de singles avec un nouveau recul de 45 % en un an et un chiffre d’affaires divisé par… 13 depuis 2002.


Quant à la croissance du numérique, elle est encore loin de compenser l’effondrement du marché physique. Y parviendra-t-elle seulement un jour ? « C’est plus long qu’on l’avait espéré. On a peut-être cru à tort qu’on allait récupérer très vite ce qu’on était en train de perdre » confie Christophe Lameignère, PDG de Sony BMG France et président du Snep. Et de lâcher : « On est assez stables dans la chute de notre marché » (sic). Les producteurs se feraient-ils déjà une raison ? 2008 sera encore une année noire, selon leur prévisionnel. « Avec moins 12, nous serions très contents. Mais on s’attend plutôt à une baisse de - 15 à - 20 % » déclare Christophe Lameignère.

 

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