Apple envisage de changer de modèle économique sur la musique
Selon le Financial Times, Apple envisage d’abandonner le paiement à l’acte qui a fait le succès de sa plate-forme musicale iTunes pour proposer une offre illimité sur l’ensemble du catalogue distribué en échange d’une augmentation du prix de l’iPod et de l’iPhone, selon le Financial Times. Après avoir bousculé la commercialisation de la musique et imposé le tarif du téléchargement sans concertation avec l’industrie musicale (« un véritable hold-up » estiment bon nombre de producteurs), il s’agirait d’un changement radical de stratégie et de modèle économique pour la firme à la pomme qui estime aujourd’hui que les revenus générés par l’iTune Music Store ne lui rapportent pas assez – 808 millions de dollars sur les 9,6 milliards de chiffre d’affaires de son dernier trimestre fiscal –, alors que la vente des seuls iPod a généré 4 milliards de dollars.
Apple réfléchit donc à une offre plus attractive, d’autant que la concurrence s’organise. Selon certaines études, les consommateurs américains seraient prêts à payer jusqu'à 100 dollars supplémentaires sur le prix de l'iPod pour bénéficier d'un accès illimité aux catalogues. Dans le cadre d'un abonnement, le prix accepté oscillerait entre 7 et 8 dollars. Certains concurrents voient dans ce projet – s’il se concrétise – une violation des lois anti trusts et rappellent que Microsoft est toujours en train de payer des amendes pour les pratiques de vente liée utilisée avec Windows et Explorer.
Apple est en discussion avec les majors, à qui il propose un reversement de 20 dollars sur la vente de chaque appareil vendu, mais celles-ci intéressées jugent la somme très insuffisante. D’autant que Nokia, qui a déjà signé un accord de ce type avec Universal Music et est en pourparlers avec d’autres majors, prévoirait de reverser globalement 80 dollars à ses partenaires par combiné vendu, au prorata de leurs parts de marché respectives. Apple réfléchirait également à une offre d’abonnement propriétaire accessible sur ses seuls périphériques, modèle que son PDG Steve Jobs avait pourtant rejeté jusque là.