Bilan : l’export des productions françaises se porte toujours bien
Le Bureau Export a tenu également sa conférence de presse au Midem, au cours de laquelle ont été communiqués les chiffres et tendances de l’année 2006 (ces statistiques ont toujours un an de décalage compte-tenu du délai nécessaire aux remontées d’infos). Les ventes de disques français à l’étranger affichent une nouvelle baisse, bien que celle-ci s’atténue, avec 27.6 millions de copies écoulées à l’international. Soit un recul de 7 %, après 14 % de baisse enregistrée en 2005 et 19 % en 2004. Au-delà de ce premier constat, on notera que l’export se porte toujours bien (alors que la chute des ventes en volume s’élevait en France à 26 % sur la même période) et constitue près de 29 % des ventes françaises globales. Cette proportion est encore plus importante sur certaines musiques, comme l’électro ou le classique. Ainsi, pour les six producteurs qui concentrent 91 % de l’export classique français, les ventes internationales comptent plus de 40 % de leur chiffre d’affaires total. La répartition des ventes par zones géographiques évolue sur la même tendance depuis plusieurs années avec, en 2006, une forte érosion de l’Europe (-22 %) et de l’Amérique du Nord (-28 %) au profit de l’Asie.
La répartition des ventes par zone géographique (source Snep et Upfi)
Ventes 2006 | Unités | % |
EUROPE | 16 055 727 | 58.3 % |
Benelux | 5 330 382 | 19.4 % |
Suisse/Autriche | 2 321 822 | 8.4 % |
Allemagne | 2 076 684 | 7.5 % |
Royaume-Uni | 1 620 121 | 5.9 % |
Italie | 1 381 300 | 5.0 % |
Espagne/Portugal | 1 120 627 | 4.1 % |
Scandinavie | 809 165 | 2.9 % |
Europe centrale | 652 550 | 2.4 % |
Russie | 59 312 | 0.2 % |
Autres | 683 963 | 2.5 % |
AMERIQUE | 3 382 626 | 12.3 % |
Etats-Unis | 1 540 536 | 5.6 % |
Canada | 1 069 830 | 3.9 % |
Amérique du Sud | 772 560 | 2.8 % |
ASIE | 7 206 636 | 26.2 % |
Dont Japon | 3 837 631 | 13.9 % |
OCEANIE | 767 607 | 2.8 % |
Dont Australie | 690 094 | 2.5 % |
AFRIQUE | 213 730 | 0.8 % |
TOTAL | 27 626 326 | 100.0 % |
Une exposition inégalée en 2007
L’artiste canadienne Feist, signée et produite par Polydor/Universal France, est de loin la meilleure vendeuse à l’export en 2007, avec plus de 900 000 copies écoulées de son album « The reminder » (dont la moitié aux Etats-Unis). Vient ensuite Manu Chao avec plus de 400 000 ventes de « La Radiolina » (Because Music), suivi de Air avec « Pocket symphony » (Virgin/EMI) et Carla Bruni avec « No promises » (Naïve), qui ont tous deux dépassé les 200 000 ventes à l’export. Les Daft Punk complètent le Top 5 avec leur opus « Alive 2007 » (Virgin/EMI), vendu à plus de 175 000 copies hors France en seulement quelques semaines. Le groupe référence en électro cumule à ce jour 6.5 millions d’albums et 3.5 millions de singles dans le monde. Son retour remarqué « correspond à un regain d’intérêt international pour la musique électronique française » souligne le Bureau Export, en citant notamment Justice, David Guetta, les productions lounge d’Hôtel Coste, la fusion de Gotan Project, Jean-Michel Jarre et l’explosion du mouvement Tecktonik.
The Do, Yelle, Asa, Camille et quelques autres figurent parmi les succès attendus en 2008, de même que Yael Naim (tôt Ou tard/Warner France) dont le Midem 2008 a été un net accélérateur, avec un concert à l’Orange Magic Mirror et, selon quelques échos, une signature chez Warner pour le monde. « En 2007, les artistes français n’ont jamais été aussi exposés » souligne le Bureau Export qui a recensé 6 900 concerts et 1 920 sorties d’albums (distribution + licences) à l’international en 2007, tout en constatant l’intérêt grandissant des médias étrangers pour les artistes français et la présence grandissante de nos productions dans les synchronisations films et pub hors de nos frontières. Phénomène identique pour le classique, avec 113 récompenses internationales attribuées à 14 producteurs français pour 88 CDs ou DVDs.
Les orientations du Bureau Export pour 2008
Les aides directes aux professionnels français restent la priorité du Bureau Export dans un contexte économique difficile ayant pour conséquence une baisse de son budget en 2008. L’aide aux actions de promotion et de prospection est maintenue, via la Commission Promotion & Mobilité (musiques actuelles) et la Commission Promotion Musiques Classiques (plus de 400 000 € versés en 2007). La recherche de financements extérieurs demeure stratégique pour les opérations de promotion collectives. On notera surtout le renforcement du financement des tournées « pour faire face à un record de demandes d’aides atteint en 2007 », avec 486 600 € prévus en 2008.
Par ailleurs, le site www.french-music.org va être amélioré (ergonomie, référencement sur la toile, espace réservé aux professionnels français et étrangers, nouveaux développements…) pour devenir une véritable plateforme de promotion des artistes français à l’international. Une nouvelle version devrait être prête en septembre. L’organisation d’opérations commerciales (opés en magasin, compilations commerciales…) reste prioritaire. Enfin un accent sera mis sur le marché digital, sur lequel le Bureau Export « doit apporter une aide stratégique » : identification des contacts-clés, mise en contact, opérations promotionnelles sur les sites de téléchargement légaux, opérations, opérations commerciales digitales.
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