Le marché du disque enregistre sa plus forte chute depuis cinq ans
Le marché de la musique enregistrée a reculé de 17.4 % en valeur l’an dernier, selon le bilan économique annoncé par le Snep lors de sa conférence de presse au Midem le 28 janvier. Le chiffre d’affaires des éditeurs phonographiques (ventes prix de gros HT, nettes de remises) s’élève à 713 M€ pour 2007, contre près de 863 millions un an plus tôt. Le marché physique est en baisse de 19.2 % à 662 M€. C’est la cinquième baisse consécutive qu’enregistrent les ventes en magasins mais aussi la plus forte. En 5 ans, il aura ainsi perdu 49.2 % de sa valeur, soit une perte de 640 M€ qui n’est que très partiellement compensée par les revenus numériques. Lesquels, bien qu’en progression de 16.6 % à 50.8 M€, ne représentaient que 7 % du marché français de la musique enregistrée l’an dernier (alors qu’ils comptent pour 15 % des ventes au niveau mondial). Le téléchargement* sur mobile compte pour 58.7 % des revenus numériques 2007, contre 41.3 % pour le téléchargement légal sur internet. Le Snep note une progression de 30 % du nombre de titres entiers téléchargés légalement « à la carte » (hors forfait) : plus de 36,3 millions contre 27,9 millions un an plus tôt. Le nombre de titres téléchargés est désormais supérieur à celui des singles vendus en magasins.
En termes de formats, le chiffre le plus édifiant concerne les singles, dont les ventes se sont effondrées de 58 % l’an dernier, avec un chiffre d’affaires de 19.5 M€ contre 46.4 M€ en 2006 et 134 M€ en 2002. Soit une perte cumulée de 114.5 M€ en cinq ans. Le marché des DVD musicaux recule encore, de 9 % en valeur, après avoir connu une chute sévère en 2006. Considérant le marché de détail (ventes en magasins TTC et téléchargement légal sur Internet, hors mobile), les chiffres présentent un recul moins violent, de 11.8 % en valeur, avec un CA de 1,16 milliard d’euros, dont 1,127 milliard pour les ventes physiques et 29 millions d’euros pour les ventes Internet. Celles-ci affichent une progression de 28.6 % en valeur et de 39.3 % en volume. Face à ce bilan peu reluisant, les éditeurs phonographiques disent afficher un « optimisme mesuré ». « Les chiffres sont mauvais mais la créativité des producteurs de disques reste intacte » assure Christophe Lameignère, PDG de Sony BMG France.
(*) Le terme « téléchargement » utilisé par le Snep inclut aussi bien les téléchargements de titres, albums et vidéo mais aussi d’autres produits musicaux type logos, sonneries, sonneries d’attente téléphoniques, etc.
| Chiffre d’affaires | Evol. | Quantités | Evol. |
Singles | 19.5 M€ | -58.0 % | 7.7 millions | -56.74 % |
Albums | 576.9 M€ | -17.70 % | 60.9 millions | -16.92 % |
Vidéo | 65.0 M€ | -8.96 % | 4.7 millions | -14.55 % |
Total marché physique | 662.0 M€ | -19.17 % | 73.4 millions | -24.02 % |
La ventilation par répertoire
| Chiffre d’affaires | Evolution | Part de marché |
Classique | 61.9 M€ | -10.3 % | 9.3 % |
Répertoire national | 386.0 M€ | -22.7 % | 58.3 % |
Répertoire international | 214.0 M€ | -14.5 % | 32.3 % |
Les meilleures ventes de l’année
Singles : Christophe Willem « Double Je » (Vogue/Sony BMG)
Albums (toutes catégories) : Mika « Life in the cartoon motion » (Barclay/Universal)
Album classique : Luciano Pavarotti « Pavarotti forever » (Universal Classique)
Album jazz : Norah Jones « Not too late » (Blue Note-Capitol/EMI)
Compilations : Francis Cabrel « L’essentiel (1977-2007) » (Columbia/Sony BMG)
Vidéomusiques : « La caravane des Enfoirés 2007 » (Les Restaurants du cœur/Universal)
Téléchargements singles : Mika « Relax take it easy » (Barclay/Universal)
Téléchargements albums : Mika « Life in the cartoon motion » (Barclay/Universal)
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