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Premiers résultats de l'enquête économique et sociale du CNV

18 Janvier 2008 , Rédigé par Gildas Lefeuvre Publié dans #Etudes & Rapports


Le Centre National de la chanson, des Variétés et du jazz a publié les premiers résultats de l’enquête économique et sociale qu’il avait conduite à l’automne dernier auprès des entreprises du spectacle vivant de musiques actuelles. Une initiative visant à « améliorer la connaissance du secteur et de ses entreprises dans toute leur diversité, comprendre et anticiper leurs évolutions et les doter progressivement d’outils de suivi et de gestion ». Sur 6 400 structures auxquelles cette enquête statistique a été envoyée, 862 ont répondu dont 744 réponses exploitables. Elle a été complétée par la réalisation d’une quarantaine d’entretiens qualitatifs. Les premiers résultats – qui seront suivis d’autres, plus complets, pour la fin du 1er semestre – ont été présentés les 8 janvier lors d’une rencontre à la Grande Halle de la Villette, puis le 16 dans le cadre des Biennales Internationales du Spectacle à Nantes. Nous en livrons ci-dessous les principaux éléments.
N.B. Le CNV dans son enquête distingue trois catégories de structures : les entreprises sans lieu fixe (ESLF), les salles et les festivals.
 
▪ En termes de répartition, les structures se concentrent essentiellement sur l’Ile-de-France (21%), puis en Rhône-Alpes (9.5 %), Paca (8.5 %), Bretagne (7.4 %) et Midi-Pyrénées (6.5 %). Ces cinq régions totalisant 53 % du nombre de structures dans l’Hexagone (au sein de l’échantillon des répondants).
 
▪ Leur ancienneté est en moyenne de 15 ans. 30 % des structures ont été créées depuis 2000, 40 % dans les années 90 et 30 % auparavant. La part des très jeunes structures est particulièrement forte pour les entrepreneurs sans lieu fixe (44 % des créations sont postérieures à 2000), tandis que l’âge moyen des festivals est de 17 ans, avec une faible part de créations récentes (3 % depuis 2005).
 
▪ En termes de statut, 16 % des structures sont en SA, SARL, EURL ou entreprises individuelles, 2 % en société d’économie mixte ou toute forme de société coopérative et 15 % sont des structures publiques ou parapubliques (collectivités, groupements, toute forme d’établissement public).La forme juridique la plus fréquente est l’association (67 % des structures), quelle que soit l’activité principale exercée. On notera que les festivals sont portés dans leur quasi-totalité par des associations (87 %), que près de  30 % des salles ont un statut public et que les sociétés commerciales sont plus fréquentes pour les ESLF.
 
▪ 28 % des répondants appartiennent à un syndicat professionnel et 43 % sont membres de fédérations ou réseaux nationaux. Les structures exploitant des salles sont les plus fortement syndiquées et/ou fédérées, à l’inverse des ESLF. Les festivals sont peu syndiqués mais 41 % d’entre eux font partie d’une fédération ou d’un réseau. Par ailleurs, 22 % des structures se disent affiliés au Guso (Guichet Unique Spectacle Occasionnel), mais seulement 9 % des entrepreneurs sans lieu fixe.
 
▪ 91 % des structures déclarent détenir une ou plusieurs des licences, temporaires ou définitives, d’entrepreneurs de spectacles (95 % des ESLF, 84 % pour les festivals). Avec autant de licences 2 et 3 (les ESLF – les plus anciens – étant cependant plus souvent détenteurs de licences 2). 
 
▪ Concernant les activités exercées, 42 % des structures ont principalement une activité de salle de spectacles, 30 % une activité d’organisation de festival(s) et 28 % de production ou diffusion sans lieu fixe. Mais 30 % de l’ensemble déclarent exercer plus d’une de ces grandes familles d’activités (6 % exerçant les trois). En termes de nomenclature, 44 % des établissements ont un code NAF/APE 923A (activités artistiques) et 19 % un code 913 E (organisations associatives). Le code 923B (services annexes aux spectacles) concerne 10 % des structures et le 923D (gestion de salles de spectacles) 9%.
 
▪  Les autres activités exercées : action culturelle et développement local (pour 68 % des répondants), info-ressource, conseil et accompagnement d’artistes pro ou amateurs (51 %), mise à disposition ou location de locaux de répétition (35 %, surtout pratiqué par les salles), formation et enseignement (30 %), production et/ou édition d’enregistrements sonores et/ou audiovisuels (22 %), mise à disposition de locaux d’enregistrement et activités de pré-production (19 %).
 
▪ Les charges liées au spectacle vivant représentent 42 % des charges totales des structures (74 % pour les ESLF, 56 % pour les festivals, 22 % pour les salles). Celles liées aux musiques actuelles et variétés comptent pour 76 % des charges de spectacle vivant, avec un montant moyen d’environ 400 000 euros (davantage pour les ESLF, moins pour les salles et festivals).
 
▪ Pour 100 euros de recettes de billetterie HT déclarés, 51 euros le sont par les structures exerçant principalement une activité d’entrepreneur sans lieu fixe, 28 par celles exerçant principalement une activité d’exploitation de salle et 21 par celles qui ont principalement une activité de festival.
 
▪ Pour 100 euros de recettes de billetterie HT déclarés, sont déclarés : 50 euros de ventes de spectacles (contrats de cession), 13 euros de chiffre d’affaires location de salle, 9 euros de produit net bar/restauration, 2 euros de recettes propres (produits dérivés, droits de captation…), 6 euros de subventions et aides des sociétés civiles et organismes professionnels et 110 euros de subventions publiques.
 
▪ En termes d’emploi, pour 100 euros de recettes totales de billetterie HT déclarés, sont déclarés 24 euros de salaires chargés d’artistes/musiciens intermittents, 19 euros de salaires chargés de techniciens intermittents et 69 euros pour les salariés permanents (principalement les salles). La convention collective la plus appliquées est celle des entreprises artistiques et culturelles (32 % des structures), devant celles de l’animation (15%), tandis que 22 % des structures n’en appliquent aucune.
 
Enfin, les tendances qui ressortent des entretiens qualitatifs dénotent une activité artisanale - à risque et à faible marge - qui voit ses charges augmenter, des positionnements divers face à la crise du disque, et la mise à profit des conséquences bénéfiques de la dématérialisation des supports. Par ailleurs, les effets présents et attendus de la baisse des aides publiques, ainsi que le décalage entre les caractéristiques de l’offre artistique et celles de l’accueil (salles et festivals) ont été pointés. Quant aux phénomènes de concentration, ils sont « observés sans panique excessive », note le CNV.
 
Les résultats complets de l’enquête sont disponibles sur le site du CNV à l’adresse : http://www.cnv.fr/contenus/pdf/ressources/resultats_enquete-01.pdf
 
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