EDITO : Pour une lisibilité claire des indicateurs économiques…
Trop de chiffres tue les chiffres… Le Syndicat national de l’édition phonographique a communiqué le 8 novembre son bilan économique des neuf premiers mois de l’année. Si les résultats annoncés s’inscrivent dans les mêmes tendances que ceux publiés une semaine plutôt par l’institut GfK, on finit pas y perdre son latin devant tant d’infos en tous sens et d’écarts. Le Snep qui, pendant longtemps, n’a pris en considération que le marché de prix de gros HT (C.A. éditeurs), s’est mis depuis quelques temps à publier ses résultats en prix de détail TTC, comme le fait GfK. Avec cependant des différences notables qu’on expliquera notamment par le panel de magasins pris en compte.
Pour autant, le Snep continue à publier aussi ses résultats en prix de gros HT, lesquels donnent de toutes autres indications quant à l’évolution du marché. Selon ce qu’en retiendra tel ou tel média, tel ou tel observateur, on arrive finalement à faire dire ce que l’on veut aux chiffres. Ainsi, sur les neuf premiers mois de l’année, le marché de la musique enregistrée a baissé de 20.5 % si l’on considère les ventes en prix de gros HT, nettes de remises. Mais, toujours selon le Snep, la baisse n’est que de 10.6% si l’on prend en compte le marché de détail. On passe donc du simple au double, et des résultats les plus alarmistes aux annonces plus mesurées à quelques pages d’intervalle du même dossier de presse. Quels sont donc les indicateurs les plus fiables à retenir ? Hormis l’évolution des chiffres d’affaires, connaître les quantités vendues serait bienvenu. Mais aucun résultat en volume n’est indiqué dans le dossier du Snep, au contraire de GfK.
Pour autant, le Snep continue à publier aussi ses résultats en prix de gros HT, lesquels donnent de toutes autres indications quant à l’évolution du marché. Selon ce qu’en retiendra tel ou tel média, tel ou tel observateur, on arrive finalement à faire dire ce que l’on veut aux chiffres. Ainsi, sur les neuf premiers mois de l’année, le marché de la musique enregistrée a baissé de 20.5 % si l’on considère les ventes en prix de gros HT, nettes de remises. Mais, toujours selon le Snep, la baisse n’est que de 10.6% si l’on prend en compte le marché de détail. On passe donc du simple au double, et des résultats les plus alarmistes aux annonces plus mesurées à quelques pages d’intervalle du même dossier de presse. Quels sont donc les indicateurs les plus fiables à retenir ? Hormis l’évolution des chiffres d’affaires, connaître les quantités vendues serait bienvenu. Mais aucun résultat en volume n’est indiqué dans le dossier du Snep, au contraire de GfK.
D’un document trimestriel à l’autre, d’un document annuel à l’autre, les indicateurs ont rarement la même présentation, ce qui complique sérieusement – voire compromet – toute analyse comparative. Y compris au gré des ouvrages annuels « L’actualité du disque » (rebaptisés « L’Economie du disque ») où certains chiffres font l’objet de réajustements a posteriori. Cette tendance n’est d’ailleurs pas que française, puisque l’Ifpi (la fédération internationale de l’édition phonographique) indique régulièrement – pour le même territoire et la même année – des chiffres contradictoires au fil de ses différentes publications… J’ai maintes fois eu l’occasion de le constater, y compris récemment. Tout observateur de l’industrie musicale, même le plus avisé, a donc de quoi s’arracher les cheveux… En cette période de crise et de mutations du secteur, où les professionnels souffrent de plus en plus d’un manque crucial de repères, il serait pertinent de donner une lisibilité claire et nette aux indicateurs économiques, plutôt que d’ajouter à la confusion. Pour le bilan des trois trimestres 2007, je laisserai donc à chacun le soin de se faire sa propre idée de l’évolution du marché. Les résultats du Snep sont téléchargeables à l’adresse http://www.disqueenfrance.com/actu/ventes/vente2007_04.asp. Et ceux de GkF sont disponibles sur le site de l’Observatoire de la Musique.
Ceci étant posé, personne ne se risque au jeu périlleux des pronostics. Il est clair que la crise, au départ analysée comme conjoncturelle, s’installe sur la durée. La baisse des ventes se poursuit, inéluctablement. Et les revenus du numérique (cf. tableau ci-dessous) sont loin d’être en mesure de compenser la chute des ventes physiques. « Le seront-ils seulement un jour ? » s’interroge un patron de label. « Nous sommes dans une situation de tension extrême et espérons être au plus bas, au point de bascule » commente dans MIH Hervé Rony, directeur du Snep. Tous attendent les résultats du dernier trimestre, période traditionnellement la plus propice de l’année, sensés atténuer la tendance. Mais certaines enseignes ne mettent pas en avant le disque pour la période des fêtes, déplore le syndicat, et plusieurs indicateurs, comme l’étude réalisée par le cabinet de conseil Deloitte, laissent penser que cette année, les Français ne feront pas de folies pour leurs achats de Noël. Rendez-vous donc fin janvier au Midem, pour la présentation du bilan 2007 qui ne sera pas glorieux. Dores et déjà, de nombreux professionnels se préparent à une année 2008 pire encore. Et la filière attend toujours, au-delà des discours, les mesures concrètes promises par le gouvernement Sarkozy…
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