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Marché de la musique enregistrée : tous les indicateurs au rouge

17 Septembre 2007 , Rédigé par Gildas Lefeuvre Publié dans #Economie & marché

Newsletter n° 33  –  Lundi 17 septembre 2007        
 
Mauvaises nouvelles des étoiles, aurait dit Gainsbourg. La tendance se confirme. La crise du disque s’installe dans la durée et les signes de redressement attendus tardent à venir. Le marché de gros de la musique enregistrée affiche un nouveau recul de 17 % au premier semestre 2007 à 317.8 millions d’euros contre 383.2 millions un an plus tôt. Au vu des chiffres présentés par le Snep le 10 septembre, tous les indicateurs - hormis les ventes numériques - sont au rouge. Les ventes physiques, qui comptent pour 93 % du marché, ont baissé de près de 19 %. Le chiffre d’affaires des albums baisse de 15.7 %, celui des singles (directement affectés par le peer-to-peer) de 62.7 %, les ventes de vidéomusiques reculent de 14.2 %. La décroissance affecte tous les répertoires : le classique chute de 33 % (après, il est vrai, un premier semestre 2006 exceptionnel), le répertoire francophone régresse de 11.7 %, l’international de 27.6 %.
 
Un recul constant
 
Premier semestre
2002
2003
2004
2005
2006
2007
Singles
58
56
38
28
25
9.5
Albums
482
432
328
329
309
260
Vidéomusiques
18
28
36
39
29
25
Ventes physiques
577
525
409
398
363
295
Ventes numériques
-
-
6
11
20
23
CA total (en M€)
577
525
415
409
383
318
Source Snep
 
A cinq années d’intervalle, le marché trimestriel a perdu près de 50 % de sa valeur. Celui des albums s’est rétréci de 46 % avec 222 millions d’euros en moins depuis 2002. Le marché des singles a, dans le même temps, été divisé par 7, avec une perte cumulée de plus de 58 millions d’euros de chiffre d’affaires qui « n’est compensée qu’à hauteur de 4 millions par le téléchargement de titres ».
 
Le numérique à la traîne
 
Avec un chiffre d’affaires de 23 millions d’euros sur le semestre, les ventes numériques, dont on nous avait prédit l’explosion rapide, sont encore loin de compenser la chute des supports physiques   
(-68.2 millions d’euros). Après 95 % de progression au premier semestre 2005 puis 79 % au premier semestre 2006, elles se tassent avec seulement 13.7 % de mieux sur les six premiers mois de 2007. Si le marché du numérique a été multiplié par 4 en trois ans, il ne s’élève qu’à 23 millions d’euros sur le semestre, provenant à 41 % du téléchargement et à 55 % de la téléphonie mobile. Le reste, soit 4 %, étant réalisé par le streaming et les abonnements (ceux-ci n’ont généré que 89 000 euros au cours du semestre, dont 36 000 € pour les souscriptions Internet et 53 000 € pour les souscriptions sur mobile). 
 
Tendance au déstockage et prix du disque

La chute est moins sévère si l’on considère le marché de détail TTC, qui se chiffre à 533.4 millions d’euros sur le semestre, soit 8 % de moins qu’il y a un an. Un différentiel que le Snep attribue au déstockage des magasins, phénomène déjà évoqué au premier trimestre et qui se confirme. « Cela ne sert à rien de faire du marketing commercial si c’est pour travailler à flux tendu avec les enseignes » commente au passage Christophe Lameignère, président du Snep et de Sony BMG.
Si l’on analyse le rapport entre le marché de gros (ventes H.T., nettes de remises) et le marché de détail, à partir des chiffres indiqués par le Snep, on notera que les ventes de musique enregistrée auront rapporté 87.4 millions d’euros de TVA à l’Etat pour le premier semestre 2007 et que les détaillants se seront partagé un peu plus de 128 millions d’euros. Soit une marge moyenne de 40.3 %.
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